L'incroyable histoire de la naissance des 3% de déficit
C'est en 1981 et en moins d'une heure que Guy Abeille, alors haut
fonctionnaire de la direction du Budget, a inventé le fameux chiffre de 3%. |
(LP/FREDERIC DUGIT.)
Source : http://www.leparisien.fr/economie/l-incroyable-histoire-de-la-naissance-des-3-de-deficit-28-09-2012-2184365.php
C'est en 1981 et en moins d'une heure que Guy Abeille, alors haut
fonctionnaire de la direction du Budget, a inventé le fameux chiffre de 3%. |
(LP/FREDERIC DUGIT.)
Le chiffre est martelé par François Hollande et par Jean-Marc Ayrault. Il était aussi l’alpha et l’omega de la politique de discipline budgétaire menée avant eux par Nicolas Sarkozy et François Fillon. A droite comme à gauche, le chiffre est brandi comme un totem devant lequel il faut s’incliner sous peine d’être accusé de mener le pays à la faillite.
Considéré comme intenable par de nombreux économistes, vilipendé à la gauche de la gauche comme le symbole honni de l’austérité, ce chiffre, vous le connaissez : c’est « l’engagement pris par la France de respecter les 3 % de déficit public dès 2013 », répète à l’envi Hollande. Pour y parvenir, le budget, présenté ce matin en Conseil des ministres, exigera du sang et des larmes, avec 20 milliards d’impôts supplémentaires.
Un chiffre rond et facile à retenir
On le voit, cet engagement des 3 % aura des conséquences directes sur notre vie quotidienne. Mais ce chiffre gravé dans le marbre du traité de Maastricht depuis 1992, d’où vient-il ? Eh bien… de nulle part. Incroyable et pourtant nous avons retrouvé l’homme qui, au ministère des Finances, installé à l’époque dans l’aile Richelieu du palais du Louvre, a griffonné ce chiffre sur un coin de table.
Ce haut fonctionnaire, Guy Abeille, l’avoue aujourd’hui : les 3 %, inventés en une heure un soir de juin 1981, ne reposaient sur aucune théorie économique mais, pour cette raison sans doute, il convint parfaitement à François Mitterrand, qui avait exigé, pour faire barrage à ses ministres trop dépensiers, un chiffre rond et facile à retenir. Et voici comment le fondement de notre politique budgétaire, imposé comme une règle d’airain à toute l’Europe, a vu le jour… au doigt mouillé.
L’anecdote peut prêter à sourire, mais, et c’est toute l’ironie de l’histoire, les technocrates de Bruxelles se sont inspirés de ces fameux 3 % pour bâtir une autre règle, tout aussi faussement cartésienne, obligeant à limiter le déficit structurel des Etats à 0,5 %. Pourquoi pas 1 % ou 2 % ? Nul ne le sait vraiment, comme peu savaient d’où pouvaient bien venir les 3 % dont on parle tant aujourd’hui.
Retrouvez notre dossier complet dans Le Parisien - Aujourd'hui en France en kiosques ou en édition numérique.
Considéré comme intenable par de nombreux économistes, vilipendé à la gauche de la gauche comme le symbole honni de l’austérité, ce chiffre, vous le connaissez : c’est « l’engagement pris par la France de respecter les 3 % de déficit public dès 2013 », répète à l’envi Hollande. Pour y parvenir, le budget, présenté ce matin en Conseil des ministres, exigera du sang et des larmes, avec 20 milliards d’impôts supplémentaires.
Un chiffre rond et facile à retenir
On le voit, cet engagement des 3 % aura des conséquences directes sur notre vie quotidienne. Mais ce chiffre gravé dans le marbre du traité de Maastricht depuis 1992, d’où vient-il ? Eh bien… de nulle part. Incroyable et pourtant nous avons retrouvé l’homme qui, au ministère des Finances, installé à l’époque dans l’aile Richelieu du palais du Louvre, a griffonné ce chiffre sur un coin de table.
Ce haut fonctionnaire, Guy Abeille, l’avoue aujourd’hui : les 3 %, inventés en une heure un soir de juin 1981, ne reposaient sur aucune théorie économique mais, pour cette raison sans doute, il convint parfaitement à François Mitterrand, qui avait exigé, pour faire barrage à ses ministres trop dépensiers, un chiffre rond et facile à retenir. Et voici comment le fondement de notre politique budgétaire, imposé comme une règle d’airain à toute l’Europe, a vu le jour… au doigt mouillé.
L’anecdote peut prêter à sourire, mais, et c’est toute l’ironie de l’histoire, les technocrates de Bruxelles se sont inspirés de ces fameux 3 % pour bâtir une autre règle, tout aussi faussement cartésienne, obligeant à limiter le déficit structurel des Etats à 0,5 %. Pourquoi pas 1 % ou 2 % ? Nul ne le sait vraiment, comme peu savaient d’où pouvaient bien venir les 3 % dont on parle tant aujourd’hui.
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