Demain jeudi sera inaugurée l'exposition « Reims capitale mérovingienne » au musée Saint-Remi. Un plongeon exceptionnel dans la vie quotidienne dans la région au VIe siècle.
Comment vivaient les « Rémois » au VIe siècle ? Comment s'habillaient-ils ? Quelles armes utilisaient-ils ? L'exposition intitulée « Reims capitale mérovingienne », inaugurée demain au musée Saint-Remi, apporte de nombreuses réponses à travers une série d'objets exceptionnels. Évocation de la vie quotidienne dans la région dès 512, cet événement, né de la collaboration du musée Saint-Remi avec le musée municipal de Saint-Dizier, et l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), s'articule autour des collections permanentes et de trois tombes au riche mobilier, découvertes en 2002 dans la cité bragarde.
« Cette idée de voyage dans le temps est née de la conjoncture de plusieurs éléments, note Marc Bouxin, conservateur en chef du musée historique de Saint-Remi. D'abord, car nous fêtons, après les 800 ans de la cathédrale, le 1 500e anniversaire de l'implantation à Reims d'une dynastie mérovingienne. Nous voulions mettre un coup de projecteur sur cet élément méconnu. »
Reims fut d'ailleurs choisie par Thierry 1er, fils de Clovis, comme capitale du royaume dont il avait hérité. « La ville était l'une des plus importantes cités de la Gaule, c'était un centre administratif, militaire et économique important, précise Marc Bouxin. Elle avait encore son enceinte du Bas Empire en état. Elle était aussi le siège de l'évêque métropolitain, Remi, 70 ans, qui n'était pas encore saint ! Il a encore vécu 20 ans et était un conseil politique précieux. »
La visite commence par les collections permanentes du musée Saint-Remi, qui évoquent le cadre de vie des différentes couches de la population à l'époque du Haut Moyen Âge (VIe-VIIIe siècles) ainsi que le positionnement de Reims comme capitale d'un des royaumes francs. « L'essentiel des pièces des vitrines provient des nécropoles, insiste le conservateur. On ensevelissait les morts avec leurs plus beaux objets. » C'est ainsi qu'à travers les bijoux, on découvre qu'il existait des itinéraires commerciaux venant des Indes qui alimentaient l'occident mérovingien. Les bassins en bronze ou alliage cuivreux qui servaient à la préparation du vin, plantent, eux, le rang social de l'individu qui les détenait. Comme les aumônières, les fourreaux et les épées.
On découvre aussi que les Mérovingiens excellaient dans l'art de la verrerie. Mais aussi de la vannerie, dont il ne reste que les motifs d'entrelacs, reproduits sur les nombreux sarcophages exposés. Sans oublier que « le travail des métaux, dans la réalisation des épées, montre une technique très au point », note M. Bouxin.
Davantage « inédite », la seconde partie de l'exposition, installée dans la galerie des arcs-boutants est, quant à elle, dédiée à la découverte archéologique faite à Saint-Dizier par l'Inrap en 2002. Prêtées par le musée municipal bragard - en travaux pour le moment -, les trois sépultures mises au jour sont reconstituées et présentées telles qu'elles étaient au moment des funérailles. Elles sont accompagnées d'illustrations graphiques et de tous les objets authentiques issus de chaque tombe. « Nous n'avions ni vêtements, ni peau, ni bois, explique Marie-Cécile Truc archéologue à l'Inrap. À partir des squelettes et objets métalliques, nous avons reconstitué l'architecture funéraire. Il s'agit de deux chambres funéraires dans lesquelles reposaient un jeune chef et un patriarche, et de la tombe plus simple d'une femme âgée d'environ 18 ans. Nous avons aussi découvert la sépulture d'un cheval, certainement sacrifié au moment de la mort de son propriétaire. »
À l'intérieur, de nombreux objets caractéristiques, « qui montrent l'influence du Nord, des royaumes francs ». On trouve notamment des bijoux de grande facture chez la demoiselle, un bracelet spécifique des élites germaniques, un bassin en bronze, plus de cinquante perles de bronze et cristal de roche ; une épée et un scramasaxe, un bouclier en bois de peuplier, des objets de vaisselle ou encore des éléments de harnachement qui renvoient à la tombe du cheval dans la sépulture du jeune guerrier ; une sépulture d'ailleurs en tous points identiques à celle du patriarche. « Seuls certains objets et leur position changent », précise Marie-Cécile Truc, pas avare de détails. Pour tous les découvrir, le mieux, c'est encore de se rendre dès demain au musée Saint-Remi pour admirer, « en vrai », ces pièces exceptionnelles, à la portée des Rémois jusqu'au dimanche 19 juillet.
source : http://www.lunion.presse.fr/article/culture-et-loisirs/reims-capitale-merovingienne
infos et photos ici et là.
En revanche je n'ai vu nulle part la mention d'un catalogue, ce qui m'attriste à un point que vous aurez sans doute du mal à imaginer, par contre le n°61 de histoire antique & médiévale, de mai-juin 2012 semble constituer un guide du visiteur acceptable
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