Etymologiquement « philosophía » n’est pas une construction moderne à partir du grec
[1] (comme le sont les mots pyro-mane ou miso-gyne) mais bien un emprunt à la langue grecque elle-même. Alors que les termes φιλοσοφος
[2] et φιλοσοφειν
[3] sont attestés chez les présocratiques
[4] Héraclite,
Antiphon,
Gorgias,
les pythagoriciens, mais aussi d'autre penseurs comme
Thucidide ou
Hérodote. La φιλοσοφια
[5] doit sa paternité à
Platon qui en fait d’après
Monique Dixsaut un synonyme de φιλομαθια
[6].
le terme est souvent traduit par la composition de mots amis (
philo) de la sagesse (
sophía), elle sera souvent définie par Platon comme étant en opposition avec les désirs
"humains" (
philo-èdonos,
philo-sómatos,
philo-nikos,...
[7]) pour aller la loger dans le "plus qu'humains" dans la pratique intellectuelle dénuée de corps. C'est en se sens que Socrate s'exprime dans l'
apologie en disant être ami de la sagesse et non pas sage
[8], ce qui l'amène à trouver dans sa mort la chance ultime de la séparation de son corps (proprement humain) et de son âme (proprement intellectuelle), cette âme pouvant ainsi contempler la sagesse - en soi -.
La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion théorique. Dit autrement : être
philosophe, c’est aussi vivre et agir d’une certaine façon et non pas seulement se confronter à des questions abstraites
[19]. L’étymologie du terme « philosophie » indique bien que le philosophe est celui qui tend vers la sagesse, qui cherche à vivre comme il faut et plus particulièrement qui recherche le bonheur. La philosophie entendue comme mode de vie met l'accent sur la mise en application dans sa propre vie des résultats de la réflexion philosophique. L’idée que la philosophie est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer que, pour cette raison, ils devaient guider les autres et les aider à mener correctement leurs existences. La philosophie, d’éthique personnelle, pouvait se faire projet collectif voire politique. Ces ambitions « collectives » de la philosophie prennent différentes formes. Une véritable communauté de vie pouvait se constituer autour d'un philosophe. Ceci explique en partie la naissance dans l’Antiquité d’écoles philosophiques (autour d’Épicure, de Platon ou d’Aristote par exemple). Depuis les présocratiques et surtout à partir de Socrate, toute une tradition a défendu cette conception de la philosophie comme un mode de vie. Citons entre autres les
Stoïciens[20], Platon, Aristote, Épicure, Descartes
[21], Spinoza
[22],
Sartre ou
Russell.
Mais ces derniers sont loin d’exclure l’idée que le philosophe s’intéresse à des problèmes théoriques. La « sagesse », ou plus exactement la
sophia, que veut posséder le philosophe est aussi un savoir et une connaissance. Le philosophe, dans la lignée de la tradition fondée par Socrate, sait comment il doit vivre ; il peut justifier ses choix et son mode de vie. Socrate par exemple, dans les dialogues présocratiques de Platon, exige de ses interlocuteurs qu’ils soient à même de donner le
logos de leur jugement de valeur et de leur choix, c’est-à-dire de les justifier rationnellement. Cette exigence de rationalité peut amener même à donner des fondements authentiquement scientifiques à la philosophie.
Bien sûr la définition de la philosophie en tant que
modus vivendi ne peut prétendre être suffisante pour définir la philosophie dans son ensemble. Bien des philosophes ont compris la philosophie comme un travail intellectuel et non comme un mode de vie : c'est le cas de manière claire dans le monde universitaire et de la recherche de nos jours.
Il en va tout autrement, en Inde notamment. Le point de vue occidental ne peut s'appliquer aux concepts philosophiques en vigueur dans cette partie du monde, bien qu'il y eût tentative d'assimilation à l'époque romaine, en particulier avec
Plotin. L'on sait que lors des conquêtes d'
Alexandre le Grand (vers -325), les Grecs furent frappés par l'ascétisme hindou et le dénuement qui en résultait
[23]. D'où leur appellation, fausse, de « gymnosophistes » (de
gumno, « nu »). Ces ascètes pratiquaient les préceptes des Upanishads. À cette confrontation d'idées philosophiques intervient l'ethnophilosophie
Philosophie et société Au fil du temps les rapports entre la société et les philosophes ont pu varier énormément mais de manière générale on peut déterminer trois types de rapports. D’une part les rapports entre la société et les philosophes sont parfois caractérisés par une violente attitude de rejet, car il est courant que la philosophie se démarque. Méfiante vis-à-vis des traditions, critique envers toute forme de préjugés, la philosophie n'a pas manqué de connaître des heurts plus ou moins durs avec la société. Quelques dates symboliques sont à retenir :
- en 432 avant J.-C. : Anaxagore est chassé d'Athènes sous le coup d'une accusation d'athéisme ;
- en 399 avant J.-C. : Socrate est condamné à mort sous les chefs d'accusation de corruption des mœurs de la jeunesse et d'impiété ;
- les années 1188-1189 : le sultan Abû Yûsuf Yaqûb Al-Mansûr fait interdire la philosophie, les études et les livres au Maroc et en Espagne. Averroès et son œuvre sont visés ;
- le 17 février 1600 : Giordano Bruno est supplicié sur le bûcher pour son rejet de la transsubstantiation, de la trinité, son blasphème contre le Christ, sa négation de la virginité de Marie ;
- le 7 février 1752 : En France, l'Encyclopédie de Diderot est censurée, car elle mettait en cause les fondements idéologiques de la société de l'époque ;
- le 16 mai 1849 : Karl Marx est expulsé de Cologne après la Révolution allemande de 1848 pour articles séditieux.
Mais d’autre part, paradoxalement, la philosophie a aussi réussi à s'institutionnaliser. L'existence d'universités où elle est enseignée, de sociétés érudites philosophiques (comme la Kant-Gesellschaft), ou de concours prestigieux comme l'agrégation en France le prouvent clairement. Les dirigeants peuvent alors prendre conseil auprès des philosophes et s'inspirer de principes philosophiques tels les despotes éclairés du XVIIIe siècle[24].
Enfin, la philosophie peut considérer qu'elle doit développer théoriquement un projet politique que soit les philosophes (comme chez Platon), soit le chef d'un État (selon
Machiavel[25]), soit les masses elles-mêmes (
Marx[26]) devraient mettre en place. L’exemple le plus classique des ambitions politiques de la philosophie reste naturellement Platon et sa célèbre
République, dans laquelle il esquisse une véritable
utopie politique rompant radicalement avec les modes traditionnels de pensée et d'action. Dans un autre contexte,
Russell et
Sartre tenaient la philosophie pour inséparable de l'engagement politique
[27].
Pour en savoir plus :http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie
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