En parlant de dégraisser le mammouth... attention, on ne rigole pas
sources : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/05/sarkozy-veut-reconquerir-le-vote-enseignant_1626115_1471069.html et http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/05/l-enseignement-selon-m-sarkozy-autorite-autonomie-et-flexibilite_1626120_1471069.html
En fait si, rions, ou pleurons
C'était à l'automne 2011, devant un parterre d'entrepreneurs à l'Elysée. Nicolas Sarkozy leur confiait qu'il n'avait pas eu le "courage" de réformer l'école.
Courage est le terme qui convient pour des hommes politiques de droite lorsqu'il s'agit de se frotter à la jeunesse. La loi Devaquet de 1986 sur les universités, le smic-jeunes d'Edouard Balladur en 1994, le contrat première embauche (CPE) de Dominique de Villepin en 2006: tous ont perdu face aux jeunes.
Et lorsque M. Sarkozy a vu les émeutes urbaines en Grèce, en décembre 2008, il a vite retiré la réforme du lycée de son ministre de l'éducation Xavier Darcos. Pourtant, le chef de l'Etat estime avoir un atout en main : la réforme des universités, devenues autonomes. Ce qu'il a accompli pour l'enseignement supérieur, il souhaite le réaliser dans le secondaire au cours d'un éventuel second quinquennat. "
L'éducation et la recherche constituent pour la France un formidable moyen de reprendre son destin en main", a déclaré le président de la République, jeudi 5 janvier, à l'occasion de la présentation des vœux à la communauté éducative, près de Poitiers.
Son diagnostic est que les parents d'élèves et leurs enfants ne sont guère satisfaits de l'enseignement public. Le ministre de l'éducation, Luc Chatel, a constaté le succès de l'école privée. M.Sarkozy observe l'engouement pour Acadomia, l'entreprise de cours particuliers.
Il faut donc agir en conciliant deux thèses. M. Chatel, pour répondre aux attentes des parents, a voulu s'attaquer aux rythmes scolaires – trop d'heures de cours sur trop peu de semaines. C'est un sujet explosif, car il implique de réduire de quinze jours les vacances d'été. Le conseiller éducation de l'Elysée, Jean-Baptiste de Froment, s'intéresse davantage, lui, à la revalorisation du métier d'enseignant et à l'autonomie des établissements.
Pour le chef de l'Etat, il n'est pas question de revenir sur la réduction des effectifs. "La question n'est pas celle des moyens, qui ont augmenté de 80% ces trente dernières années sans résultats tangibles", a-t-il dit jeudi, avant d'attaquer le candidat socialiste, François Hollande : "Plus de professeurs, moins payés, moins motivés, moins impliqués dans les établissements au service des élèves. Est-ce vraiment cela que nous voulons ?" "Je veux le dire comme je le pense: imaginer la recréation de postes dans l'Education nationale, c'est irresponsable, compte tenu de la situation financière de notre pays", a-t-il ajouté.
Mais l'axe de campagne suscite des doutes. "Nous sommes assimilés à la suppression du nombre de professeurs", analyse un ministre. M. Sarkozy peut difficilement réitérer l'opération séduction qui lui avait permis de conquérir, en 2007, une partie du vote enseignant. Surtout si l'ex-ministre de l'éducation socialiste Claude Allègre (1997-2000), 74 ans, refait son apparition dans la galaxie sarkozyste.
Le chef de l'Etat avait fait miroiter une entrée au gouvernement à M. Allègre, en 2009, mais avait reculé après l'excellent score des Verts aux élections européennes, juste avant le sommet de Copenhague sur le climat.
Depuis 2007, Nicolas Sarkozy n'avait jamais vraiment livré une vision de l'école. L'éducation nationale a été surtout, pour lui, une réserve d'économies budgétaires. Et, de son côté, le ministre de l'éducation, Luc Chatel, a avancé en mesurant ses paroles, peu disert sur l'édifice dont il posait les premières pierres.
Présentant ses vœux de Nouvel An au monde de l'enseignement, jeudi 5 janvier, au Futuroscope à Poitiers (Vienne), sur le territoire de l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le président de la République a voulu faire connaître la charpente de ce qu'il propose de continuer à construire après 2012 si les Français le lui permettent. Pour une restauration de l'autorité dans une école républicaine, voilà l'esprit qui se dégage du long discours que M. Sarkozy devait prononcer.
C'est une manière habile de s'adresser à la fois à son électorat classique et aux enseignants, en habillant ses propositions de vêtements républicains, afin d'éviter qu'elles ne soient perçues comme relevant d'un libéralisme débridé.
Le premier levier de modernisation pour M. Sarkozy est la redéfinition du métier d'enseignant, présentée comme devant restaurer l'autorité des maîtres. "Ce dont souffrent en premier lieu les enseignants, c'est le décalage entre ce que l'institution leur demande officiellement – à travers ces fameux textes statutaires qui remontent aux années 1950 – et la réalité de la société d'aujourd'hui, des élèves qui leur sont confiés", a-t-il déclaré.
Mettre fin à ce décalage nécessite, selon le chef de l'Etat, "de la part des professeurs, d'accepter de nouvelles manières de travailler". "D'être plus présents dans les établissements, sans aucun doute", a-t-il précisé, en ajoutant aussitôt : "Mais, en contrepartie de ce nouvel engagement, leur rémunération devra être considérablement augmentée, et leurs conditions de travail très sensiblement améliorées." C'en serait donc fini du statut de 1950, qui définit le métier par un nombre d'heures de cours et que le monde enseignant juge protecteur.
François Hollande aussi veut ce changement, mais il y va, lui, par la concertation, quand la majorité procède par touches successives. L'évaluation des enseignants par les chefs d'établissement, que M. Chatel met en place, est une des premières bases de cette nouvelle conception du métier. Ce qui est sous-jacent dans cette approche, c'est l'esprit "flexiprof" du rapport du conseiller d'Etat Marcel Pochard, "L'évolution du métier d'enseignant", commandé dès 2007 et rapidement enterré parce que le terrain n'était pas mûr.
Autre axe structurant du projet Sarkozy, l'autonomie est présentée, elle aussi, comme un moyen de restaurer l'autorité enseignante.
Fort de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) d'août 2007, qui a donné de l'autonomie aux universités, le président a conscience de ne pas avoir fait franchir aux écoles, collèges et lycées le même tournant décisif. Or il estime que ce qui a marché pour le supérieur fonctionnera de la maternelle au bac.
A ses yeux, l'autonomie est le moyen "que partout – et ce dès l'école primaire – se constituent de véritables équipes de professeurs, motivés et soudés autour du chef d'établissement". "Des équipes, a-t-il dit jeudi, qui se sentiront collectivement responsables des élèves qui leur seront confiés ; des équipes capables de parler d'une seule voix, d'une voix forte."
Dans un projet libéral, l'autonomie des établissements va de pair avec le choix des enseignants par des chefs d'établissement aux pouvoirs renforcés. Cette approche est mise en place, depuis la rentrée, dans 200 collèges difficiles, et est pratiquée dans l'enseignement privé, qui scolarise un élève sur cinq.
RECENTRAGE SUR LES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX
Outre une évaluation flatteuse du travail accompli dans l'enseignement supérieur – "d'ici à cinq ans, nous aurons en France un nombre significatif d'universités de dimension mondiale" –, M. Sarkozy a profité de cette cérémonie pour dévoiler ses souhaits quant à l'évolution des enseignements.
Pour l'école primaire, il s'est félicité du recentrage sur les apprentissages fondamentaux avec la mise en place des programmes de 2007-2008. Mais son discours a pour but aussi d'envoyer un message aux enseignants des petites classes, qu'il promet d'aider "à devenir de véritables experts des apprentissages fondamentaux".
"De nombreuses universités ont mis en place des mastères spécifiques de grande qualité. Ces initiatives doivent être encouragées", a-t-il précisé. Contrairement aux vœux de 2011, où il proposait d'améliorer la formation initiale, très réduite depuis l'entrée en vigueur de la mastérisation, le chef de l'Etat s'engage cette fois à s'appuyer sur cette formation au niveau bac +5 des nouveaux maîtres. A l'heure où 15 % des enfants sortent du primaire sans maîtriser la lecture, cet argument a au moins autant de poids pour les oreilles parentales que pour celles des enseignants.
Pour le collège, M. Sarkozy a rappelé qu'"il faut mettre fin aux faiblesses du collège unique tel que nous le connaissons aujourd'hui". Et précisé que l'heure est venue, selon lui, d'"assumer la diversité des parcours en quatrième-troisième".
"Il n'est pas normal que le collège actuel prépare exclusivement à l'enseignement général, et pas à la voie professionnelle : comment, dans ces conditions, cette dernière ne serait-elle pas vécue comme une voie de relégation ?", s'est-il interrogé. S'il n'a jamais été vraiment "unique", le collège pourrait voir ses parcours se diversifier encore si M. Sarkozy obtient un nouveau mandat.
Pour ce qui concerne le lycée, le président de la République a parlé de la dernière année des formations professionnelles. "Pourquoi ne pas rendre l'alternance obligatoire en dernière année de baccalauréat professionnel, ainsi qu'en CAP ?, a-t-il demandé. J'ai conscience qu'il s'agirait d'un profond bouleversement, qui impliquerait d'augmenter de plus 200 000 par an le nombre de contrats d'alternance. Une réorganisation complète du mode de relation entre lycées professionnels et entreprises serait nécessaire. Mais une telle disposition serait une réponse extrêmement forte au problème structurel du chômage des jeunes et même au problème du chômage en général."
La réponse ainsi proposée à la question du chômage précoce en est aussi une au candidat socialiste à la présidentielle François Hollande, qui fait de la jeunesse une de ses grandes priorités.
Voilà donc dessinée, à quelque cent jours du premier tour, l'école selon Nicolas Sarkozy. Déguisé en vœux, ce discours préprogrammatique fait enfin apparaître cette école dont on pressentait les contours sans jamais en voir l'architecture intégrale.
sources : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/05/sarkozy-veut-reconquerir-le-vote-enseignant_1626115_1471069.html et http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/05/l-enseignement-selon-m-sarkozy-autorite-autonomie-et-flexibilite_1626120_1471069.html
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