Le Brésil lance un programme d'éradication de la grande pauvreté
La présidente brésilienne lors du lancement du programme "Un Brésil sans pauvreté", le 2 juin à Brasilia. REUTERS/UESLEI MARCELINO
BRASILIA (BRÉSIL) ENVOYÉ SPÉCIAL - L'objectif est aussi clair qu'ambitieux : "Un Brésil sans misère". Tel est le nom du plan lancé en grande pompe jeudi 2 juin à Brasilia par la présidente Dilma Rousseff et qui ne vise pas moins qu'à éradiquer de son pays la "pauvreté extrême" d'ici 2014.
16, 2 millions de Brésiliens – 8,5 % de la population - vivent en situation d'extrême pauvreté, avec moins de 70 Reais – 30 euros – par mois. La moitié d'entre eux ont moins de 19 ans, et 40 % moins de 14 ans. 60 % d'entre eux habitent le Nord Est du pays. 22 % sont analphabètes. Sur les 30 millions de Brésiliens vivant en milieu rural, un sur quatre est " très pauvre ". En finir avec la misère était une promesse électorale de la candidate Dilma Rousseff. En annonçant son plan, la présidente l'a présenté comme la priorité de son mandat.
Combattre "la pauvreté chronique" enracinée depuis des siècles, et trop longtemps tenue pour une "fatalité" est, a-t-elle dit, "le défi le plus difficile à relever, le problème le plus grand et le plus angoissant de ce pays". Ce combat, le gouvernement entend le mener sur tous les fronts : allocations sociales, éducation, emploi, santé, accès aux services publics, amélioration des infrastructures, développement rural. Son plan recycle, améliore, amplifie des politiques existantes et comporte de nouvelles mesures. Il s'articule sur trois axes.
"C'EST À L'ETAT D'ALLER VERS LES PAUVRES"
Il s'agit d'abord de donner un peu plus d'argent aux miséreux en élargissant le champ d'application de la "bourse famille" ("bolsa familia"), ce programme de transfert de revenus créé sous le règne de l'ex-président Lula da Silva, et dont bénéficient 12 millions de familles pauvres et très pauvres. Désormais, jusqu'à cinq enfants par famille – et non plus trois seulement – pourront avoir droit à l'allocation, soit 1,3 million d'enfants supplémentaires. La somme mensuelle versée à la mère de famille, en hausse, variera entre 14 et 136 euros.
Surtout, l'objectif est d'attribuer la bourse famille d'ici décembre 2013, à 800 000 nouvelles familles qui pourraient y prétendre, mais qui ne la perçoivent pas parce qu'elles sont géographiquement isolées, démunies d'information et oubliées par les services de l'Etat. " Il faut en finir avec cette mentalité selon laquelle les pauvres devraient aller solliciter l'Etat. C'est à l'Etat d'aller vers les pauvres " soulignait cette semaine la ministre du développement social, Tereza Campello, dans un entretien au Monde, à la BBC et à El Pais. " Les fonctionnaires devront changer de culture, identifier les familles misérables, se rendre à leur domicile et agir ".
Depuis sa création en 2003, la bourse famille a permis à plusieurs dizaines de millions de Brésiliens de manger à leur faim, de vivre un peu moins mal et même de découvrir les joies de la consommation et du crédit. Mais elle ne suffit pas. "Un Brésil en pleine croissance ne peut se contenter de développer un grand programme d'aide sociale", observe Mme Campello.
FORMATION ET MICROCRÉDIT
D'où le deuxième axe du plan gouvernemental : assurer aux plus pauvres l'accès aux services publics : éducation, santé, eau, électricité, tout-à-l'égout. Près d'une famille rurale très pauvre sur deux ne dispose ni d'eau courante ni d'un puits ; plus d'une sur deux ne possède ni égout, ni fosse septique.
Le troisième axe du plan – l'"inclusion productive" – vise à donner aux "très pauvres" les moyens économiques d'échapper définitivement à la misère. Par l'emploi, la formation professionnelle, le microcrédit. Le Brésil manque de main-d'œuvre pour des emplois de faible qualification : l'objectif est de former 1,7 millions de personnes en milieu urbain d'ici 2014. Autre objectif : quadrupler le nombre de petits agriculteurs pauvres aidés financièrement par l'Etat et conseillés par des techniciens agronomes. Ces familles recevront des semences et des plants. Une "bourse verte" les encouragera à protéger l'environnement.
"Si le Brésil accomplit d'ici 2014 ce qu'il a programmé, conclut la ministre, il sera le premier pays en développement à atteindre le principal objectif du millénaire fixé en 2000 par l'ONU : réduire la misère extrême".
Jean-Pierre Langellier
Le Monde pour Le Monde.fr | 04.06.11 | 10h01 • Mis à jour le 04.06.11 | 12h51
SOURCE : lemonde.fr
La présidente brésilienne lors du lancement du programme "Un Brésil sans pauvreté", le 2 juin à Brasilia. REUTERS/UESLEI MARCELINO
BRASILIA (BRÉSIL) ENVOYÉ SPÉCIAL - L'objectif est aussi clair qu'ambitieux : "Un Brésil sans misère". Tel est le nom du plan lancé en grande pompe jeudi 2 juin à Brasilia par la présidente Dilma Rousseff et qui ne vise pas moins qu'à éradiquer de son pays la "pauvreté extrême" d'ici 2014.
16, 2 millions de Brésiliens – 8,5 % de la population - vivent en situation d'extrême pauvreté, avec moins de 70 Reais – 30 euros – par mois. La moitié d'entre eux ont moins de 19 ans, et 40 % moins de 14 ans. 60 % d'entre eux habitent le Nord Est du pays. 22 % sont analphabètes. Sur les 30 millions de Brésiliens vivant en milieu rural, un sur quatre est " très pauvre ". En finir avec la misère était une promesse électorale de la candidate Dilma Rousseff. En annonçant son plan, la présidente l'a présenté comme la priorité de son mandat.
Combattre "la pauvreté chronique" enracinée depuis des siècles, et trop longtemps tenue pour une "fatalité" est, a-t-elle dit, "le défi le plus difficile à relever, le problème le plus grand et le plus angoissant de ce pays". Ce combat, le gouvernement entend le mener sur tous les fronts : allocations sociales, éducation, emploi, santé, accès aux services publics, amélioration des infrastructures, développement rural. Son plan recycle, améliore, amplifie des politiques existantes et comporte de nouvelles mesures. Il s'articule sur trois axes.
"C'EST À L'ETAT D'ALLER VERS LES PAUVRES"
Il s'agit d'abord de donner un peu plus d'argent aux miséreux en élargissant le champ d'application de la "bourse famille" ("bolsa familia"), ce programme de transfert de revenus créé sous le règne de l'ex-président Lula da Silva, et dont bénéficient 12 millions de familles pauvres et très pauvres. Désormais, jusqu'à cinq enfants par famille – et non plus trois seulement – pourront avoir droit à l'allocation, soit 1,3 million d'enfants supplémentaires. La somme mensuelle versée à la mère de famille, en hausse, variera entre 14 et 136 euros.
Surtout, l'objectif est d'attribuer la bourse famille d'ici décembre 2013, à 800 000 nouvelles familles qui pourraient y prétendre, mais qui ne la perçoivent pas parce qu'elles sont géographiquement isolées, démunies d'information et oubliées par les services de l'Etat. " Il faut en finir avec cette mentalité selon laquelle les pauvres devraient aller solliciter l'Etat. C'est à l'Etat d'aller vers les pauvres " soulignait cette semaine la ministre du développement social, Tereza Campello, dans un entretien au Monde, à la BBC et à El Pais. " Les fonctionnaires devront changer de culture, identifier les familles misérables, se rendre à leur domicile et agir ".
Depuis sa création en 2003, la bourse famille a permis à plusieurs dizaines de millions de Brésiliens de manger à leur faim, de vivre un peu moins mal et même de découvrir les joies de la consommation et du crédit. Mais elle ne suffit pas. "Un Brésil en pleine croissance ne peut se contenter de développer un grand programme d'aide sociale", observe Mme Campello.
FORMATION ET MICROCRÉDIT
D'où le deuxième axe du plan gouvernemental : assurer aux plus pauvres l'accès aux services publics : éducation, santé, eau, électricité, tout-à-l'égout. Près d'une famille rurale très pauvre sur deux ne dispose ni d'eau courante ni d'un puits ; plus d'une sur deux ne possède ni égout, ni fosse septique.
Le troisième axe du plan – l'"inclusion productive" – vise à donner aux "très pauvres" les moyens économiques d'échapper définitivement à la misère. Par l'emploi, la formation professionnelle, le microcrédit. Le Brésil manque de main-d'œuvre pour des emplois de faible qualification : l'objectif est de former 1,7 millions de personnes en milieu urbain d'ici 2014. Autre objectif : quadrupler le nombre de petits agriculteurs pauvres aidés financièrement par l'Etat et conseillés par des techniciens agronomes. Ces familles recevront des semences et des plants. Une "bourse verte" les encouragera à protéger l'environnement.
"Si le Brésil accomplit d'ici 2014 ce qu'il a programmé, conclut la ministre, il sera le premier pays en développement à atteindre le principal objectif du millénaire fixé en 2000 par l'ONU : réduire la misère extrême".
Jean-Pierre Langellier
Le Monde pour Le Monde.fr | 04.06.11 | 10h01 • Mis à jour le 04.06.11 | 12h51
SOURCE : lemonde.fr
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