A contre-courant du dogme actuel sur la prétendue toxicité des
nitrates, de nombreuses communications médicales présentées jeudi à
l'Hôpital de La Pitié-Salpêtrière ont montré qu'il faut poser un autre
regard sur les rapports entre cette molécule, les nitrites, l'oxyde
nitrique, et la santé.
La plupart des contributions ont en effet mis en avant des effets
bénéfiques avérés émanant des nitrates. Ces interventions avaient lieu
dans le cadre d'un colloque médical organisé par l'association Adicare
(présidée par le cardiologue Christian Cabrol), sous le patronage de
l'Académie nationale de médecine.
De l'eau a en effet coulé sous les ponts depuis un premier colloque
scientifique organisé en 2000 sur cette question, où il avait déjà été
démontré que la norme de 50 mg/l reposait sur du sable. Les conséquences
du rôle fondamental du NO dans la physiologie, qui a donné lieu au prix
Nobel de médecine en 1998, donnent lieu ces dernières années à de
nombreuses publications, qui bouleversent les croyances anciennes.
A l'époque, le docteur Jean-Louis L'Hirondel, à partir des travaux de
son père (pédiatre), avait démonté « l'affaire ». Il est revenu jeudi
sur cette fameuse méthémoglobinémie du nourrisson (maladie bleue),
pathologie invoquée à l'origine aux USA pour justifier une norme en
1962, sur laquelle s'était ensuite calée à peu de choses près l'Union
européenne en 1980.Jean-Louis L'Hirondel a rappelé qu'il fallait une prolifération
bactérienne considérable, d'au moins 1.000.000 germes/ml d'eau, et un
certain délai d'action, pour permettre la transformation des nitrates en
nitrite dans le biberon (il faudrait par exemple laisser une soupe de
carottes 48 heures à température ambiante pour atteindre ce seuil)
et provoquer la maladie après l'ingestion.
Un déni d'hygiène qu'on ne rencontre heureusement plus dans les pays
développés. Pour preuve, cette maladie propre chez les humains aux seuls
nourrissons a complètement disparu du paysage européen depuis des
lustres. Et ce, d'autant plus que l'eau d'adduction publique doit être
servie à moins de 100 germes/ml.
Aujourd'hui les nouvelles études sorties montrent au contraire le
caractère essentiellement positif sur l'organisme du complexe
nitrates-nitrites-oxyde d'azote.
Dans son intervention, le professeur Nathan Bryan (Université
d'Austin, Texas) a souligné « qu'il y a nombres d'études – sans
controverse – qui montrent l'effet protecteur des nitrates et des
nitrites vis-à-vis des risques cardio-vasculaires ».
Andrew Jones (Université d'Exeter, Grande-Bretagne) a montré l'impact
favorable sur les performances physiques et sportives d'une
supplémentation en nitrate alimentaire (via du jus de betterave
rouge) sur la puissance musculaire, la résistance à la fatigue et la
propension à consommer moins d'oxygène. Une découverte utile pour les
personnes âgées, les insuffisants respiratoires, et tous les sportifs
quel que soit leur niveau, etc.
Le professeur Nigel Benjamin (Universités d'Exeter et Plymouth,
Royaume-Uni) a insisté sur le rôle protecteur des apports de nitrates,
vis-à-vis des agents pathogènes. La transformation des nitrates en
nitrite dans la cavité buccale sous l'effet de la microflore est
essentielle ; c'est une étape fondamentale avant la production de NO
dans l'estomac au contact du suc gastrique. C'est l'action de ce NO qui
explique la protection de l'appareil digestif des agents pathogènes (Escherichia coli, salmonella, Helicobacter pilori...).
Il estime que le maintien en bonne santé tout au long de la vie
suppose une forte consommation de nitrates, au moyen des légumes riches
en nitrates ou au moyen de suppléments alimentaires extraits des plantes
les plus riches en nitrates.
Le professeur Jean-Claude Dussaule (hôpital Saint-Antoine) a expliqué
que certains travaux expérimentaux montrent que l'apport en nitrites et
nitrates, en favorisant la synthèse d'oxyde nitrique, a un rôle
protecteur contre les maladies rénales chroniques.
L'équipe du professeur Jon Lundberg (Karolinska Institute, Suède) a
mis en évidence sur des souris et des rats l'effet fortement protecteur
des nitrates contre l'hypertension et les dysfonctionnements rénaux.
nitrates, de nombreuses communications médicales présentées jeudi à
l'Hôpital de La Pitié-Salpêtrière ont montré qu'il faut poser un autre
regard sur les rapports entre cette molécule, les nitrites, l'oxyde
nitrique, et la santé.
La plupart des contributions ont en effet mis en avant des effets
bénéfiques avérés émanant des nitrates. Ces interventions avaient lieu
dans le cadre d'un colloque médical organisé par l'association Adicare
(présidée par le cardiologue Christian Cabrol), sous le patronage de
l'Académie nationale de médecine.
De l'eau a en effet coulé sous les ponts depuis un premier colloque
scientifique organisé en 2000 sur cette question, où il avait déjà été
démontré que la norme de 50 mg/l reposait sur du sable. Les conséquences
du rôle fondamental du NO dans la physiologie, qui a donné lieu au prix
Nobel de médecine en 1998, donnent lieu ces dernières années à de
nombreuses publications, qui bouleversent les croyances anciennes.
A l'époque, le docteur Jean-Louis L'Hirondel, à partir des travaux de
son père (pédiatre), avait démonté « l'affaire ». Il est revenu jeudi
sur cette fameuse méthémoglobinémie du nourrisson (maladie bleue),
pathologie invoquée à l'origine aux USA pour justifier une norme en
1962, sur laquelle s'était ensuite calée à peu de choses près l'Union
européenne en 1980.Jean-Louis L'Hirondel a rappelé qu'il fallait une prolifération
bactérienne considérable, d'au moins 1.000.000 germes/ml d'eau, et un
certain délai d'action, pour permettre la transformation des nitrates en
nitrite dans le biberon (il faudrait par exemple laisser une soupe de
carottes 48 heures à température ambiante pour atteindre ce seuil)
et provoquer la maladie après l'ingestion.
Un déni d'hygiène qu'on ne rencontre heureusement plus dans les pays
développés. Pour preuve, cette maladie propre chez les humains aux seuls
nourrissons a complètement disparu du paysage européen depuis des
lustres. Et ce, d'autant plus que l'eau d'adduction publique doit être
servie à moins de 100 germes/ml.
Aujourd'hui les nouvelles études sorties montrent au contraire le
caractère essentiellement positif sur l'organisme du complexe
nitrates-nitrites-oxyde d'azote.
Dans son intervention, le professeur Nathan Bryan (Université
d'Austin, Texas) a souligné « qu'il y a nombres d'études – sans
controverse – qui montrent l'effet protecteur des nitrates et des
nitrites vis-à-vis des risques cardio-vasculaires ».
Andrew Jones (Université d'Exeter, Grande-Bretagne) a montré l'impact
favorable sur les performances physiques et sportives d'une
supplémentation en nitrate alimentaire (via du jus de betterave
rouge) sur la puissance musculaire, la résistance à la fatigue et la
propension à consommer moins d'oxygène. Une découverte utile pour les
personnes âgées, les insuffisants respiratoires, et tous les sportifs
quel que soit leur niveau, etc.
Le professeur Nigel Benjamin (Universités d'Exeter et Plymouth,
Royaume-Uni) a insisté sur le rôle protecteur des apports de nitrates,
vis-à-vis des agents pathogènes. La transformation des nitrates en
nitrite dans la cavité buccale sous l'effet de la microflore est
essentielle ; c'est une étape fondamentale avant la production de NO
dans l'estomac au contact du suc gastrique. C'est l'action de ce NO qui
explique la protection de l'appareil digestif des agents pathogènes (Escherichia coli, salmonella, Helicobacter pilori...).
Il estime que le maintien en bonne santé tout au long de la vie
suppose une forte consommation de nitrates, au moyen des légumes riches
en nitrates ou au moyen de suppléments alimentaires extraits des plantes
les plus riches en nitrates.
Le professeur Jean-Claude Dussaule (hôpital Saint-Antoine) a expliqué
que certains travaux expérimentaux montrent que l'apport en nitrites et
nitrates, en favorisant la synthèse d'oxyde nitrique, a un rôle
protecteur contre les maladies rénales chroniques.
L'équipe du professeur Jon Lundberg (Karolinska Institute, Suède) a
mis en évidence sur des souris et des rats l'effet fortement protecteur
des nitrates contre l'hypertension et les dysfonctionnements rénaux.
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