Le fantôme de la Hire hante les murs du donjon de Droizy

Les histoires de fantômes sont sans doute celles qui sont les plus terrifiantes, car elles nous ramènent toujours à nos peurs d'enfants.

À Droizy, petite commune de 90 âmes, se dresse un donjon, à vingt-cinq mètres. Point culminant du Soissonnais, il est depuis le XVe siècle source d'une légende des plus étonnantes. Surnommé La Hire L'histoire du fantôme de La Hire débute après la mort d'Étienne de Vignolles — survenu en 1443 — alors que le domaine est complètement laissé à l'abandon. Gentilhomme de Gascogne, il devient propriétaire du donjon de Droizy.
Son tempérament colérique et violent lui valut le surnom de La Hire — qui aujourd'hui représente le valet de cœur sur nos cartes de jeux. Mercenaire, violeur, pilleur, il se battit, contre toute attente, aux côtés de Jeanne d'Arc durant la guerre de Cent ans. Du coup, « lorsque le vent soufflait et s'engouffrait à l'intérieur du donjon, des pleurs aigus jaillissaient du domaine.

Les gens du village ont commencé à faire naître une légende selon laquelle La Hire revenait pour hanter le donjon et les cris correspondaient aux femmes qu'il avait massacrées pendant toute sa vie », raconte l'actuel propriétaire des lieux, Louis Bachoud, architecte. Il y a vingt ou vingt-cinq ans à peine, tous les ingrédients étaient réunis pour entretenir cette légende : « Il n'y avait plus aucun arbre, les bâtiments avaient un air désolé et le donjon n'avait plus de toit ». Tout pour entretenir au mieux le spectre d'un fantôme dans les lieux. Ce qui a été le fait marquant de la présence de ce fantôme dans les lieux s'est produit il y a quelques années…
Alors que Louis Bachoud restaurait le donjon en collaboration avec son maçon Scasolini qui, lui, croyait en l'existence du fantôme dur comme fer. Blessure en cœur Selon les dires de l'ouvrier, lorsqu'il travaillait seul dans le château, les portes voisines s'ouvraient sans que personne n'apparût, il entendait les marches de l'escalier du donjon craquer, les coussins des fauteuils s'affaissaient sous ses yeux… Jusqu'au jour où, « alors qu'il travaillait aux pieds du donjon, il reçut une pierre sur l‘épaule. Immédiatement, il m'a appelé pour me dire : « Je viens d'être marqué par La Hire ! » Comme il était prêt à se dévêtir partout, il montrait à qui voulait bien la voir sa blessure qu'il disait être en forme de cœur », continue Louis Bachoud. Pendant toute la durée des travaux, des badauds venaient jusqu'au château pour tenter d'apercevoir ou d'entendre la présence du fantôme de La Hire…

Aujourd'hui, le château a été complètement rénové et transformé en résidence d'hôtes. Reste que la magie n'est jamais loin, car aux environs de Droizy, à Hartennes-et-Taux, se trouve l'étrange grotte du pendu. Mais ça, c'est une autre légende !

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Des cris de femmes en pleurs s'élevaient du donjon, les jours de grand vent.

Photos : Jean-Marie Champagne

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