Selon un sondage Femina, vous êtes 67% à croire aux revenants. Sont-ils des hallucinations, des esprits des morts ou des énergies? La science cherche la réponse. Les explications de la Française Pascale Catala, spécialiste en parapsychologie.
Pascale Catala
Je ne crois pas que l’on puisse poser le problème en ces termes. Généralement, on entend par cette question: les esprits des morts reviennent-ils nous hanter? On ne peut pas donner de réponse scientifique. Moi, je définis le fantôme comme une expérience perceptive: il arrive que des personnes soient témoins de quelque chose qu’on ne peut pas expliquer de manière conventionnelle. C’est une réalité qu’on ne peut nier. Mais à partir de là, tout est question d’interprétation.
Comment faire la part entre la réalité et le fantasme?
C’est bien là le problème, car c’est très difficile. Les personnes qui assistent à des phénomènes inexpliqués ont besoin d’en parler. A l’Institut de métapsychique international (IMI), à Paris, dont je suis membre, nous avons ouvert un service d’assistance psychologique après avoir constaté que dans le domaine médical, peu de praticiens sont formés pour aborder la parapsychologie. A Freiburg, en Allemagne, il existe deux services de consultation semblables.
Pourquoi ce scepticisme dans le monde scientifique?
C’est surtout lié à des préjugés culturels, la recherche scientifique étant très sujette aux modes. En France, il est de bon ton de partir du principe qu’il ne s’agit que de superstitions, notamment sous l’influence de groupes sceptiques prônant la lutte contre le charlatanisme. Il est vrai qu’on a toutes les raisons d’être méfiant. A l’IMI, nous sommes les premiers à mettre en garde contre les désenvoûteurs, marabouts et autres faux exorcistes.
Pourquoi le paranormal fait-il aussi peur?
En raison de l’interprétation que l’on en fait. Les fantômes, par exemple, drainent toute une mythologie: démons, âmes errantes, revenants... Souvent, le phénomène en soi n’a rien d’effrayant. Il est très rare qu’une manifestation inexpliquée ait des conséquences graves, même dans les cas de poltergeists qui causent notamment la chute d’objets. Ces derniers ont été largement étudiés, mais on n’a pas d’explication définitive. L’hypothèse la plus probable est qu’il s’agit d’une sorte de psychokinèse inconsciente (ndlr: capacité à agir sur la matière uniquement avec l’esprit) ou d’un trop-plein d’énergie dégagé par une personne.
Personnellement, vous croyez aux fantômes?
Je ne suis pas convaincue par les théories affirmant qu’après la mort, l’esprit se détache du corps. Je pense plutôt qu’il s’agit de résidus psychologiques, d’idées télépathiques qui stagnent et que l’on capte. Mais je ne peux pas être catégorique, il y a de nombreuses hypothèses à explorer. Les nouvelles connaissances sur les mécanismes hallucinatoires, l’imagerie médicale et les études sur les états modifiés de conscience fourniront sans doute des indices intéressants.
Bio Express
De formation universitaire en informatique et en psychologie, Pascale Catala est l’auteur d’Apparitions et hantises. Elle est membre du comité directeur de l’Institut métapsychique international, fondation parisienne qui se consacre à l’étude scientifique des phénomènes dits paranormaux.
Plus d’infos
Des étudiants de l’Université de Lausanne vont créer prochainement une association de métapsychique s’intéressant à l’étude des états de conscience modifiés.
Tous les détails sur www.metapsychique.org
Source : Femina
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