Bien des questions se posent encore sur l'art pariétal préhistorique. Un dessinateur et un professeur de médecine pensent y avoir répondu. Explications à lire sur BibliObs.
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http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20140827.OBS7321/le-secret-des-peintures-prehistoriques-resolu.html
Paradoxalement, l'art pariétal préhistorique – vieux de plus de 30.000 ans, et qui devait se perpétuer quasiment à l'identique durant au moins 22.000 ans – est, à cette aune des dizaines de millénaires, une découverte récente. En 1879, lorsque furent révélées les représentations de taureaux d'Altamira, en Espagne, la communauté des préhistoriens officiels cria d'abord à la supercherie. On ne pouvait pas concevoir qu'en ces temps reculés des humains primitifs et grossiers aient eu le loisir et le talent de se livrer à des représentations artistiques raffinées, exécutées, par surcroît d'invraisemblance, dans les tréfonds les plus obscurs...
Cependant, avec le développement conjugué des moyens d'éclairage et de la spéléologie, de telles découvertes devaient se multiplier: Niaux (Ariège) en 1906, Lascaux (Dordogne) en 1940, Chauvet-Pont-d'Arc (Ardèche) en 1994, pour n'en citer que quelques-unes. Plus de doute, nos lointains ancêtres Homo sapiens, ces aïeux du temps des mammouths, ont laissé des chefs-d'oeuvre. Et si ces merveilles recèlent encore des mystères, c'est sans doute parce que depuis 1879 (moins d'un petit siècle et demi, comparé à deux cent vingt siècles!) on a à peine eu le temps de les étudier.
Pourtant, l'un de ces mystères – le procédé de traçage des silhouettes animales sur les parois rocheuses – vient peut-être de trouver sa solution: l'an dernier, deux parfaits amateurs en préhistoire – l'un se définissant modestement comme «graphiste et dessinateur à mi-temps», et l'autre professeur de médecine – publiaient chez Fayard «la Plus Vieille Énigme de l'humanité», assortie de... sa solution présumée.
Des deux auteurs, c'est Bertrand David, le graphiste dessinateur, qui a eu la première intuition, un soir, en allant faire la bise à son fils avant d'éteindre la lampe de chevet, faisant ainsi disparaître du plafond... l'ombre d'un petit dinosaure en plastique. Il enregistra alors une impression fugace, un je-ne-sais-quoi d'intéressant, même si nul ne verra jamais de dinosaure dans les représentations pariétales.
Fasciné depuis des années par les figures animales préhistoriques, Bertrand David se posait de nombreuses questions: comment un pareil talent avait-il pu se transmettre de maître à élève, sans changement notable pendant plus de vingt mille ans? Pourquoi les parois rupestres s'ornent-elles d'une telle accumulation d'animaux (et seulement d'animaux, à l'exclusion de tout autre élément de décor, arbres, et même simple trait signalant le niveau du sol), enchevêtrés en grand nombre sans aucun souci d'échelle, toutes espèces et tailles mêlées, «comme si chaque animal, ignorant la présence de ses voisins, semblait flotter sur la paroi»?
Pourquoi toujours des représentations de profil, parfaitement exécutées, «avec une totale absence d'hésitation sur les contours, tandis que les yeux, rarement figurés, sont placés de façon souvent approximative»? Pourquoi la plupart des animaux se ressemblent-ils, avec souvent les mêmes séries de têtes alignées en léger décalage? Pourquoi les auteurs de ces œuvres ne semblent-ils «jamais gênés par les reliefs de la paroi»? Pourquoi ont-ils systématiquement laissé vierges les surfaces disponibles dans les cavernes où filtrait la moindre lueur du jour, réservant leur talent à l'obscurité absolue ?
Cependant, avec le développement conjugué des moyens d'éclairage et de la spéléologie, de telles découvertes devaient se multiplier: Niaux (Ariège) en 1906, Lascaux (Dordogne) en 1940, Chauvet-Pont-d'Arc (Ardèche) en 1994, pour n'en citer que quelques-unes. Plus de doute, nos lointains ancêtres Homo sapiens, ces aïeux du temps des mammouths, ont laissé des chefs-d'oeuvre. Et si ces merveilles recèlent encore des mystères, c'est sans doute parce que depuis 1879 (moins d'un petit siècle et demi, comparé à deux cent vingt siècles!) on a à peine eu le temps de les étudier.
Pourtant, l'un de ces mystères – le procédé de traçage des silhouettes animales sur les parois rocheuses – vient peut-être de trouver sa solution: l'an dernier, deux parfaits amateurs en préhistoire – l'un se définissant modestement comme «graphiste et dessinateur à mi-temps», et l'autre professeur de médecine – publiaient chez Fayard «la Plus Vieille Énigme de l'humanité», assortie de... sa solution présumée.
Des deux auteurs, c'est Bertrand David, le graphiste dessinateur, qui a eu la première intuition, un soir, en allant faire la bise à son fils avant d'éteindre la lampe de chevet, faisant ainsi disparaître du plafond... l'ombre d'un petit dinosaure en plastique. Il enregistra alors une impression fugace, un je-ne-sais-quoi d'intéressant, même si nul ne verra jamais de dinosaure dans les représentations pariétales.
Fasciné depuis des années par les figures animales préhistoriques, Bertrand David se posait de nombreuses questions: comment un pareil talent avait-il pu se transmettre de maître à élève, sans changement notable pendant plus de vingt mille ans? Pourquoi les parois rupestres s'ornent-elles d'une telle accumulation d'animaux (et seulement d'animaux, à l'exclusion de tout autre élément de décor, arbres, et même simple trait signalant le niveau du sol), enchevêtrés en grand nombre sans aucun souci d'échelle, toutes espèces et tailles mêlées, «comme si chaque animal, ignorant la présence de ses voisins, semblait flotter sur la paroi»?
Pourquoi toujours des représentations de profil, parfaitement exécutées, «avec une totale absence d'hésitation sur les contours, tandis que les yeux, rarement figurés, sont placés de façon souvent approximative»? Pourquoi la plupart des animaux se ressemblent-ils, avec souvent les mêmes séries de têtes alignées en léger décalage? Pourquoi les auteurs de ces œuvres ne semblent-ils «jamais gênés par les reliefs de la paroi»? Pourquoi ont-ils systématiquement laissé vierges les surfaces disponibles dans les cavernes où filtrait la moindre lueur du jour, réservant leur talent à l'obscurité absolue ?
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