Cercueil vagabond, magie et profanation de sépultures à Marie-Galante

Mauvaise plaisanterie, quimbois, envie de faire le buzz ? Qu'est-ce qui a bien pu guider les mains de celui qui a posé, hier, une petite boîte d'un demi-mètre environ ressemblant en tout point à un cercueil, aux abords d'un lotissement de Saint-Louis ?
Le « montage » n'est pas passé inaperçu. Il a suscité une vive émotion dans la population saint-louisienne, au point de déclencher dans les heures suivantes une enquête judiciaire.
Les faits : au petit matin de jeudi, au lotissement les Figuiers, un riverain découvrait un mini « cercueil » de bois construit artisanalement. L'objet était couvert en partie d'une toile blanche. Cette découverte, qui s'apparente à un rite de sorcellerie ,aurait simplement fait sourire, si de la boîte posée sur un terrain mouillé ne s'échappait un filet de sang.
« Rien de bien méchant ; il ne s'agit pas d'un vrai cercueil, il ne s'agit pas non plus de profanation » , commentait Jacques Cornano, sénateur-maire de la commune. En fait, il notait tout de même qu'un magistrat s'est déplacé depuis la Guadeloupe pour éclaircire ce « mystère ? » et que les gendarmes étaient à pied d'oeuvre, ainsi que la police municipale.
C'est le liquide sortant de la petite boîte qui a semé la panique. Il s'agissait probalement d'un morceau de viande avariée. Les témoins de cette découverte ont imaginé le pire. La présence peut-être d'un bébé, de restes humains, d'un membre coupé et déposé dans la boîte.

Décidément, Marie-Galante se passerait bien de cette publicité. Rappelez-vous qu'en 2010, des profanateurs de tombes avaient sévi en s'attaquant à plusieurs reprises aux cimetières de la Grande Galette. Mais les profanations les plus graves avaient eu lieu en septembre et octobre 2010. En septembre, à Saint-Louis, les employés du cimetière ont remarqué une dégradation sur un caveau, et ont alerté les gendarmes. Ces derniers ont constaté que la sépulture avait bien été ouverte et que la dépouille qui s'y trouvait (enterrée quelques jours plutôt), avait les poignets sectionnés, et n'avait plus de mains.
Un mois plus tard, une nouvelle affaire éclatait au cimetière de Grand-Bourg. Le fossoyeur de la commune découvrait un caveau dont les scellés avaient sauté. Le cadavre d'un homme inhumé cinq mois auparavant avait été mutilé. Dans ce cimetière, les profanateurs avaient là aussi sectionné et emporté les deux pieds et les deux mains de la dépouille. Pour tous ces actes, des enquêtes avaient été ouvertes, mais les membres disparus n'ont jamais été retrouvés.
Dans le cas de la découverte d'hier à Saint-Louis, il n'y a apparemment pas de profanation, mais une mise en scène tout bonnement macabre.