Venu d'Angers, le groupe Lo'Jo était l'invité à Pékin de la 2e Fête de la musique. L'Express avait fait le voyage. L'occasion d'explorer une scène très surveillée mais qui commence à se faire entendre.
![Fête de la musique à Pékin: du rock dans la Chine pop R-evolution_4004015](http://static.lexpress.fr/medias_7820/w_1533,h_667,c_crop,x_267,y_63/w_605,h_270,c_fill,g_north/r-evolution_4004015.jpg)
Mené par Denis Péan (à g.), le groupe Lo'Jo, avec Guo Gan (à dr.) a réuni 1500 spectateurs. Une première pour un concert folk-rock, marginalisé et sous contrôle.
Gilles Sabrie pour L'Express
Pékin, le 21 juin. Dans le quartier historique de Gulou, le soleil se couche et la ville s'éveille. Au détour de la rue Dianmen résonne un morceau des Libertines en mandarin. Au fond d'une salle enfumée, un groupe de jeunes écoute les riffs d'un rockeur de 20 ans. La Fête de la musique commence. Des milliers de Chinois ont envahi bars et ruelles pour participer à cet événement unique dans leur pays. LeBeijing Music Day, comme ils l'appellent, a été lancé l'année dernière par la jeune chambre économique française de Pékin. La mèche n'avait alors pas pris, par manque de moyens, de communication, d'autorisations diverses... "Par crainte, aussi", commentent deux musiciens.
Le folk-rock censuré en Chine
Mais, ce soir, personne ne semble avoir peur. Les fantômes du passé s'évanouissent, le temps d'une nuit. Même l'imposante tour du Tambour, aux tuiles bleues, qui servait à l'empereur pour scander les heures, se tait. Quelques centaines de mètres plus loin, la place Tiananmen est assaillie de jeunes. Jusqu'à l'aube, ils seront 30 000 à écouter une centaine d'artistes underground dans plus de 30 lieux. C'est une petite révolution, car la scène folk-rock est marginalisée et en partie censurée en Chine.
Entre deux petites maisons délabrées trône le club de heavy metalMao Livehouse. A l'intérieur, les murs rouges sont couverts de graffitis en idéogrammes. Personne n'y a jamais vu tant de monde: 1 500 spectateurs ondulent sur une musique poétique et sauvage. Une femme en minijupe imprimée de petites effigies de Mao en couleurs fluo exulte: "C'est les Lo'Jo, ils viennent d'Occident!". Derrière ce nom se cachent sept agitateurs de rimes et de sons. Denis Péan, fondateur de Lo'Jo, chante, slamme, souffle dans son mélodica, passe de l'ancien français au créole, de l'espagnol au tamacheq, la langue des Touareg. Cet Angevin fils de paysans, saltimbanque baudelairien et voyageur, canotier sur la tête et chaussettes rayées aux pieds, a créé le groupe il y a trente ans avec le violoniste Richard Bourreau, rencontré au conservatoire d'Angers.
Approuvé par le comité de censure
Les instruments présents sur scène et les danses de la magnifique chanteuse berbère Yamina Nid el-Mourid racontent l'histoire du groupe, jalonnée de voyages. A ses côtés, Guo Gan, grand maître du erhu, détourne son instrument traditionnel, proche de la vièle, grâce à ses sonorités jazz, rock et créoles. Richard Bourreau fait jaillir des sons de vent du désert avec son imzad touareg, dont il a appris à jouer lors d'une tournée au Mali. Un pays que Lo'Jo connaît bien. Denis Péan a accompagné le premier album du groupeTinariwen, aujourd'hui connu dans le monde entier.
Parmi le public du Mao Livehouse, Cai, 18 ans, se défoule sur une danse ska. Il demande si ce groupe est connu en Afrique. On lui explique que Lo'Jo a créé le célèbre Festival au désert, dans le nord-est du Mali, avec les Tinariwen. On lui montre le dernier album de Lo'Jo, Cinéma el Mundo, sur lequel joue Tinariwen. Son regard s'arrête sur un nom: "Robert Wyatt?! Soft Machine???" Oui, c'est bien le mythique chanteur britannique qui scande des vers écrits parDenis Péan.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/musique/fete-de-la-musique-a-pekin-du-rock-dans-la-chine-pop_1273374.html#4Ww43MtIyEKs3Gcp.99
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Mené par Denis Péan (à g.), le groupe Lo'Jo, avec Guo Gan (à dr.) a réuni 1500 spectateurs. Une première pour un concert folk-rock, marginalisé et sous contrôle.
Gilles Sabrie pour L'Express
Pékin, le 21 juin. Dans le quartier historique de Gulou, le soleil se couche et la ville s'éveille. Au détour de la rue Dianmen résonne un morceau des Libertines en mandarin. Au fond d'une salle enfumée, un groupe de jeunes écoute les riffs d'un rockeur de 20 ans. La Fête de la musique commence. Des milliers de Chinois ont envahi bars et ruelles pour participer à cet événement unique dans leur pays. LeBeijing Music Day, comme ils l'appellent, a été lancé l'année dernière par la jeune chambre économique française de Pékin. La mèche n'avait alors pas pris, par manque de moyens, de communication, d'autorisations diverses... "Par crainte, aussi", commentent deux musiciens.
Le folk-rock censuré en Chine
Mais, ce soir, personne ne semble avoir peur. Les fantômes du passé s'évanouissent, le temps d'une nuit. Même l'imposante tour du Tambour, aux tuiles bleues, qui servait à l'empereur pour scander les heures, se tait. Quelques centaines de mètres plus loin, la place Tiananmen est assaillie de jeunes. Jusqu'à l'aube, ils seront 30 000 à écouter une centaine d'artistes underground dans plus de 30 lieux. C'est une petite révolution, car la scène folk-rock est marginalisée et en partie censurée en Chine.
Entre deux petites maisons délabrées trône le club de heavy metalMao Livehouse. A l'intérieur, les murs rouges sont couverts de graffitis en idéogrammes. Personne n'y a jamais vu tant de monde: 1 500 spectateurs ondulent sur une musique poétique et sauvage. Une femme en minijupe imprimée de petites effigies de Mao en couleurs fluo exulte: "C'est les Lo'Jo, ils viennent d'Occident!". Derrière ce nom se cachent sept agitateurs de rimes et de sons. Denis Péan, fondateur de Lo'Jo, chante, slamme, souffle dans son mélodica, passe de l'ancien français au créole, de l'espagnol au tamacheq, la langue des Touareg. Cet Angevin fils de paysans, saltimbanque baudelairien et voyageur, canotier sur la tête et chaussettes rayées aux pieds, a créé le groupe il y a trente ans avec le violoniste Richard Bourreau, rencontré au conservatoire d'Angers.
Approuvé par le comité de censure
Les instruments présents sur scène et les danses de la magnifique chanteuse berbère Yamina Nid el-Mourid racontent l'histoire du groupe, jalonnée de voyages. A ses côtés, Guo Gan, grand maître du erhu, détourne son instrument traditionnel, proche de la vièle, grâce à ses sonorités jazz, rock et créoles. Richard Bourreau fait jaillir des sons de vent du désert avec son imzad touareg, dont il a appris à jouer lors d'une tournée au Mali. Un pays que Lo'Jo connaît bien. Denis Péan a accompagné le premier album du groupeTinariwen, aujourd'hui connu dans le monde entier.
Parmi le public du Mao Livehouse, Cai, 18 ans, se défoule sur une danse ska. Il demande si ce groupe est connu en Afrique. On lui explique que Lo'Jo a créé le célèbre Festival au désert, dans le nord-est du Mali, avec les Tinariwen. On lui montre le dernier album de Lo'Jo, Cinéma el Mundo, sur lequel joue Tinariwen. Son regard s'arrête sur un nom: "Robert Wyatt?! Soft Machine???" Oui, c'est bien le mythique chanteur britannique qui scande des vers écrits parDenis Péan.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/musique/fete-de-la-musique-a-pekin-du-rock-dans-la-chine-pop_1273374.html#4Ww43MtIyEKs3Gcp.99
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