Résumé :Dans les Andes, le Diable fut l’un des principaux acteurs d’une évangélisation qui postulait a priori la convergence des cultes indiens idolâtres et des intentions démoniaques. L’invasion des images du Diable ouvrait un champ nouveau à un imaginaire andin plus perméable aux formes et aux êtres fantastiques des peintures qu’il ne l’était au dogme. Ces images réinterprétées perdurent jusqu’à aujourd’hui chez les mineurs dont les rites initiatiques sont de véritables pactes avec le Diable.
Pour comprendre comment les curés en charge des Indiens parvinrent à introduire les images du Diable et de l’Enfer dans les Andes, il faut tenir compte de la complexité de leur démarche, qui consistait à diaboliser les cultes autochtones tout en faisant accepter la légitimité du Diable chrétien. Par ailleurs, il convient de ne pas perdre de vue que les Andins, contraints d’embrasser la religion catholique, sans pour autant parvenir à renier la totalité de leurs croyances, se trouvaient face à une injonction paradoxale. Les processus créatifs et évolutifs qu’engendrèrent ces deux points de vue s’insèrent, bien entendu, dans les divers contextes où se déploient les « arts de la mémoire » des deux parties en présence, qui conditionnent leur capacité de rencontre et d’adaptation, ainsi que leur faculté à produire des images nouvelles.
Dès le début de l’évangélisation, on ordonna aux peintres de représenter les images des fins dernières, auxquelles l’Église attribuait des pouvoirs didactiques : « Que dans chaque église il y ait un Jugement dernier peint, et que l’on montre la venue du Seigneur lors du Jugement, le Ciel et les Mondes ainsi que les peines de l’Enfer. » Dès lors, de nombreuses fresques furent-elles peintes, dont certaines couvrent de manière spectaculaire toute la nef d’une église1. Dans l’optique de l’évangélisation, en effet, l’écriture chrétienne de l’histoire andine était inséparable de l’eschatologie, et les quatre novisimos (mort, Jugement, Enfer, Paradis) allaient devenir la pierre angulaire de la pastorale missionnaire. Le grand extirpateur d’idolâtries Francisco de Ávila (1648) ne cachait d’ailleurs pas ses intentions lorsqu’il affirmait dans un sermon qu’à la fin des temps seraient détruits les astres vénérés par les Indiens et les oiseaux au plumage coloré associés aux vêtements incas.
Dès le début de l’évangélisation, on ordonna aux peintres de représenter les images des fins dernières, auxquelles l’Église attribuait des pouvoirs didactiques : « Que dans chaque église il y ait un Jugement dernier peint, et que l’on montre la venue du Seigneur lors du Jugement, le Ciel et les Mondes ainsi que les peines de l’Enfer. » Dès lors, de nombreuses fresques furent-elles peintes, dont certaines couvrent de manière spectaculaire toute la nef d’une église1. Dans l’optique de l’évangélisation, en effet, l’écriture chrétienne de l’histoire andine était inséparable de l’eschatologie, et les quatre novisimos (mort, Jugement, Enfer, Paradis) allaient devenir la pierre angulaire de la pastorale missionnaire. Le grand extirpateur d’idolâtries Francisco de Ávila (1648) ne cachait d’ailleurs pas ses intentions lorsqu’il affirmait dans un sermon qu’à la fin des temps seraient détruits les astres vénérés par les Indiens et les oiseaux au plumage coloré associés aux vêtements incas.
Pour accéder au texte intégral : http://terrain.revues.org/9213#tocto1n1
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