L'incroyable aventure de Rose C

Je rejoins Thierry sur ses propos. Il faut tout de même se rendre compte que pour un témoin il est très difficile de décrire ce genre d'expérience. Que ce soit ou non une abduction, l'expérience est réelle et dérangeante, et rarement acceptée comme positive. Les expérienceurs ressentent le besoin d'en parler pour comprendre. Il faut alors faire preuve de patience et savoir les écouter et ne jamais interférer dans leur témoignage. Très souvent les faits remontent loin dans le temps, mais étonnamment ne s'étiolent jamais, seul le langage diffère parce que le sujet a mûri et qu'il peut tenter de mettre des mots pour la décrire. L'événement est seulement appréhendé différemment à mesure que le temps s'espace entre le moment de l'expérience et l'instant où ils acceptent enfin d'en parler. La majorité des témoins vivent dans la peur qu'elle se reproduise, mais d'autres, plus rarement, espèrent une nouvelle expérience. J'ai rencontré longuement plusieurs personnes qui ont vécu de telles expériences, et peu importe ce que l'on peut conclure de leur vécu, toutes sans exception ont été fortement perturbées.

L'environnement socio-culturel n'a aucune conséquence directe sur leur expérience, seul le parcours individuel lié à cet environnement, a une incidence sur l'intensité et la manière de la décrire. Autre constatation, l'intensité de l'expérience augmente au fur et à mesure que les faits s'éloignent dans le temps. Ce qui rend l'expérienceur plus fragile, parce qu'il a conscience de l'étrangeté de son expérience, et qu'il sait qu'il devra affronter les regards "suspicieux" ou "amusés" de ceux qui l'écouteront.

Or pour aider ces personnes, l'écoute est très importante. Des cas ont été expliqués par des situations qui ne relevaient absolument pas d'une "abduction", mais de blessures profondes et terribles qui remontaient à l'enfance. Et c'est une minorité.

Il est donc nécessaire dans le cas de Rose C. de dissocier l'auteur du livre du récit de l'expérienceur.