Comme chanteur et compositeur des Troggs, il n'aura connu la vie de rock star que durant un an (1966-1967), le temps de quelques chansons mémorables. Âgé de 71 ans, Reg Presley est mort le 4 février 2013 à Andover, la ville du Hampshire (sud de l'Angleterre) où il était né en 1941. Apprenti maçon, il fonde les Troglodytes en 1964 avec son ami Ronnie Bond. L'un s'improvise chanteur, l'autre batteur, tandis que Chris Britton (guitare) et Pete Staples (basse) sont débauchés dans un groupe du coin. Les Troglodytes perdent bientôt leur nom si évocateur (du grec trôglodutês, "qui entre dans des trous") pour ne garder qu'une onomatopée d'homme des cavernes, Troggs. Reginald Maurice Ball abandonne quant à lui son encombrant nom de baptême et devient Reg Presley, ce qui est nettement plus rock il est vrai.
UNE CONVICTION IMPRESSIONNANTE
C'est sous ce nom qu'il écrit le premier single du groupe, Lost Girl, en février 1966. Sur un rythme primitif, sa voix passe d'un détachement menaçant à des éclats de fureur, avec quelques beaux dérapages de guitare en prime : soit le canevas de la plupart des chansons, souvent excellentes, que les Troggs produiront jusqu'en 1968. Leur single suivant est aussi leur plus grand succès : Wild Thing devient n°2 du classement des ventes britanniques en mai 1966 et n°1 du classement américain en juillet. Démarquage éhonté des trois accords de Louie Louie, cette composition de Chip Taylor se voit gratifiée d'un incongru solo d'ocarina – "choix à la fois superbe et imbécile, deux adjectifs qui reviennent souvent à l'esprit quand on parle des Troggs", écrit Philippe Auclair dans le Dictionnaire du rock de Michka Assayas (Robert Laffont, "Bouquins").
Comme le Velvet Underground au même moment à New York – mais sans la moindre ambition artistique –, les Troggs se font un style de leurs limites techniques. Reg Presley n'est pas un raffiné, mais il est capable à l'occasion de mélodies primesautières, comme With A Girl Like You, et il chante avec une conviction impressionnante les "pa-pa-pa-pa" et "na-na-na-na" qui sont alors le fonds commun de tous les groupes pop. Les quatre albums réalisés par le groupe dans les années 60 (From Nowhere, Trogglodynamite, Cellophane, Mixed Bag), réédités en CD par le label Repertoire, sont inégaux, mais pleins d'heureuses surprises. On n'y trouve rien ou presque du psychédélisme ambiant. Ni sitar ni mellotron, donc, mais des paroles débiles ("Dou-dou-bi-dou, Peppermint too") que la voix de Reg Presley charge de menace ou de lubricité.
DERNIER SUCCÈS EN 1967
L'inconvénient de cette indifférence à la mode, c'est que le groupe d'Andover sera vite largué. En juin 1967, Jimi Hendrix conclut son concert au festival de Monterey par une version apocalyptique (et sans ocarina) de Wild Thing. Quelque chose a changé. Les Troggs ont un dernier succès cette année-là avec Love Is All Around (un bon exemple des ballades sucrées que Reg Presley commet à ses heures perdues), mais ils passent maintenant pour des ploucs. Ils n'en continueront pas moins à jouer et enregistrer, avec quelques changements de formation, mais toujours autour de Reg Presley. Malgré un album pataud en 1975 (The Troggs), le groupe sera l'un des rares anciens à trouver grâce aux yeux des punks, notamment les Ramones et les Buzzcocks. Il partagera même l'affiche avec les Damned un soir de 1976 à Londres.
Parallèlement, Reg Presley tient des petits rôles dans des téléfilms britanniques et devient quelque peu contemplatif. Il passe de longues nuits à regarder les étoiles, et fait paraît-il de stupéfiantes découvertes au début des années 1990. Pris de passion pour les ovnis et les "crop circles", ces troublantes formes géométriques qui apparaissent parfois dans les champs de la verte Angleterre, il anime alors une émission sur le phénomène à la télé locale, The Reg Presley UFO Show. Le magnum opus de son vieil âge sera un livre, intitulé comme de juste Wild Things They Don't Tell Us, qui fera forte impression dans les milieux ufologues par ses théories mêlant alchimie, politique et religion.
UNE CONVICTION IMPRESSIONNANTE
C'est sous ce nom qu'il écrit le premier single du groupe, Lost Girl, en février 1966. Sur un rythme primitif, sa voix passe d'un détachement menaçant à des éclats de fureur, avec quelques beaux dérapages de guitare en prime : soit le canevas de la plupart des chansons, souvent excellentes, que les Troggs produiront jusqu'en 1968. Leur single suivant est aussi leur plus grand succès : Wild Thing devient n°2 du classement des ventes britanniques en mai 1966 et n°1 du classement américain en juillet. Démarquage éhonté des trois accords de Louie Louie, cette composition de Chip Taylor se voit gratifiée d'un incongru solo d'ocarina – "choix à la fois superbe et imbécile, deux adjectifs qui reviennent souvent à l'esprit quand on parle des Troggs", écrit Philippe Auclair dans le Dictionnaire du rock de Michka Assayas (Robert Laffont, "Bouquins").
Comme le Velvet Underground au même moment à New York – mais sans la moindre ambition artistique –, les Troggs se font un style de leurs limites techniques. Reg Presley n'est pas un raffiné, mais il est capable à l'occasion de mélodies primesautières, comme With A Girl Like You, et il chante avec une conviction impressionnante les "pa-pa-pa-pa" et "na-na-na-na" qui sont alors le fonds commun de tous les groupes pop. Les quatre albums réalisés par le groupe dans les années 60 (From Nowhere, Trogglodynamite, Cellophane, Mixed Bag), réédités en CD par le label Repertoire, sont inégaux, mais pleins d'heureuses surprises. On n'y trouve rien ou presque du psychédélisme ambiant. Ni sitar ni mellotron, donc, mais des paroles débiles ("Dou-dou-bi-dou, Peppermint too") que la voix de Reg Presley charge de menace ou de lubricité.
DERNIER SUCCÈS EN 1967
L'inconvénient de cette indifférence à la mode, c'est que le groupe d'Andover sera vite largué. En juin 1967, Jimi Hendrix conclut son concert au festival de Monterey par une version apocalyptique (et sans ocarina) de Wild Thing. Quelque chose a changé. Les Troggs ont un dernier succès cette année-là avec Love Is All Around (un bon exemple des ballades sucrées que Reg Presley commet à ses heures perdues), mais ils passent maintenant pour des ploucs. Ils n'en continueront pas moins à jouer et enregistrer, avec quelques changements de formation, mais toujours autour de Reg Presley. Malgré un album pataud en 1975 (The Troggs), le groupe sera l'un des rares anciens à trouver grâce aux yeux des punks, notamment les Ramones et les Buzzcocks. Il partagera même l'affiche avec les Damned un soir de 1976 à Londres.
Parallèlement, Reg Presley tient des petits rôles dans des téléfilms britanniques et devient quelque peu contemplatif. Il passe de longues nuits à regarder les étoiles, et fait paraît-il de stupéfiantes découvertes au début des années 1990. Pris de passion pour les ovnis et les "crop circles", ces troublantes formes géométriques qui apparaissent parfois dans les champs de la verte Angleterre, il anime alors une émission sur le phénomène à la télé locale, The Reg Presley UFO Show. Le magnum opus de son vieil âge sera un livre, intitulé comme de juste Wild Things They Don't Tell Us, qui fera forte impression dans les milieux ufologues par ses théories mêlant alchimie, politique et religion.
The Troggs - Love Is All Around par scootaway
Source : http://www.lemonde.fr/
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