Sylvain Lodiot : "Nous n'avons plus de contact avec Philae depuis le 24 juin"
Depuis son réveil sur la comète Tchouri, le petit robot communique difficilement avec la sonde Rosetta. Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'ESA, revient sur cette situation qui compromet la reprise des opérations de l'atterrisseur.
Les communications entre Rosetta et Philae sont erratiques et intermittentes. ESALes communications entre Rosetta et Philae sont erratiques et intermittentes. ESA
SUSPENSE. Décidément, le petit robot Philae n'aura cessé de donner des sueurs froides à l'Agence spatiale internationale (ESA). Déjà, lors de son atterrissage le 12 novembre 2014, à peine avait-on crié victoire qu'on s'apercevait qu'au lieu de s'arrimer, l'explorateur avait rebondi pour aller se ficher dans une zone inconnue et ombragée. Après une soixantaine d'heures de travail, il s'y était endormi, faute de pouvoir recharger sa batterie à l'aide de ses panneaux solaires. Depuis, les scientifiques le cherche sans relâche sur la surface accidentée de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko... et attendent qu'à la faveur d'un meilleur ensoleillement, il s'éveille de son hibernation. C'est le 13 juin que Philae a enfin donné le signe de vie tant attendu. Enthousiastes, les scientifiques s'empressèrent d'annoncer que le robot pourrait probablement reprendre ses opérations dès la semaine suivante... mais un nouveau caillou vient de se glisser dans la chaussure de l'ESA. Les communications entre la sonde et l'atterrisseur sont intermittentes et erratiques, ce qui ralentit considérablement la remise en activité du petit robot-laboratoire. Dans un entretien à Sciences et Avenir, Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de la sonde Rosetta, revient sur la situation et ses conséquences pour la mission scientifique.
Sciences et Avenir : De quand date le dernier contact avec Philae?
Sylvain Lodiot : Les nouvelles ne sont pas très bonnes... Nous n'avons plus de contact avec Philae depuis le 24 juin. De plus, les quelques communications qui ont eu lieu entre la sonde et l'atterrisseur depuis son réveil (les 13, 14, 19, 20, 21, 23 et 24 juin, Ndlr.) ont été courtes et interrompues régulièrement, ce qui est assez surprenant. Théoriquement, nous devrions avoir deux contacts par jour qui durent entre quelques dizaines de minutes et trois heures. Avec les collègues du Cnes et de l'Agence spatiale allemande qui contrôlent Philae, nous essayons de comprendre ce qui peut causer ces problèmes. Plusieurs raisons sont envisagées comme une panne technique du côté de l'atterrisseur, un problème d'orientation de ses antennes, ou encore un manque de puissance de sa batterie.
Que peut faire la sonde Rosetta pour améliorer la situation ?
Samedi dernier (le 27 juin 2015), une manœuvre a eu lieu pour optimiser l'orientation de la sonde et la rapprocher de la comète afin de mieux capter le signal de Philae. Auparavant, la trajectoire oscillait entre 200 et 240 kilomètres du noyau. Désormais nous naviguons entre 165 et 200 kilomètres. Il sera difficile de s'approcher plus car l'activité de la comète augmente et les poussières qu'elle éjecte pourraient désorienter la sonde, comme ce fut le cas en mars dernier. Le risque serait de perdre de vue la comète, ce qui signerait la fin de la mission ! Tout est mis en œuvre pour que cela ne se produise pas. Désormais les équipes de navigation se réunissent deux fois par semaine pour faire un point sur la situation et adapter le plan de vol si nécessaire.
Quelles sont les conséquences sur les missions scientifiques ?
La priorité est actuellement donnée à Philae au détriment des opérations scientifiques, ce qui mécontente certaines équipes de recherche. En effet, les manœuvres ont obligé certaines d'entre elles à annuler les mesures scientifiques prévues car les instruments ne pointent plus dans la bonne direction. C'est, par exemple, le cas de la caméra Osiris, qui n'est plus orientée en permanence vers le noyau. D'autres instruments comme le spectromètre Alice ont besoin d'être calibrés régulièrement en pointant vers une étoile, ce qui n'est pas possible pour le moment. Ce sont les scientifiques qui décideront quand reprendre un plan de vol standard qui donnera de nouveau la priorité aux instruments. La trajectoire de Rosetta ne sera alors plus optimisée pour capter Philae, mais la sonde continuera néanmoins à l'écouter en permanence.
Source - http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20150701.OBS1898/sylvain-lodiot-nous-n-avons-plus-de-contact-avec-philae-depuis-le-24-juin.html
Depuis son réveil sur la comète Tchouri, le petit robot communique difficilement avec la sonde Rosetta. Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'ESA, revient sur cette situation qui compromet la reprise des opérations de l'atterrisseur.
Les communications entre Rosetta et Philae sont erratiques et intermittentes. ESALes communications entre Rosetta et Philae sont erratiques et intermittentes. ESA
SUSPENSE. Décidément, le petit robot Philae n'aura cessé de donner des sueurs froides à l'Agence spatiale internationale (ESA). Déjà, lors de son atterrissage le 12 novembre 2014, à peine avait-on crié victoire qu'on s'apercevait qu'au lieu de s'arrimer, l'explorateur avait rebondi pour aller se ficher dans une zone inconnue et ombragée. Après une soixantaine d'heures de travail, il s'y était endormi, faute de pouvoir recharger sa batterie à l'aide de ses panneaux solaires. Depuis, les scientifiques le cherche sans relâche sur la surface accidentée de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko... et attendent qu'à la faveur d'un meilleur ensoleillement, il s'éveille de son hibernation. C'est le 13 juin que Philae a enfin donné le signe de vie tant attendu. Enthousiastes, les scientifiques s'empressèrent d'annoncer que le robot pourrait probablement reprendre ses opérations dès la semaine suivante... mais un nouveau caillou vient de se glisser dans la chaussure de l'ESA. Les communications entre la sonde et l'atterrisseur sont intermittentes et erratiques, ce qui ralentit considérablement la remise en activité du petit robot-laboratoire. Dans un entretien à Sciences et Avenir, Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de la sonde Rosetta, revient sur la situation et ses conséquences pour la mission scientifique.
Sciences et Avenir : De quand date le dernier contact avec Philae?
Sylvain Lodiot : Les nouvelles ne sont pas très bonnes... Nous n'avons plus de contact avec Philae depuis le 24 juin. De plus, les quelques communications qui ont eu lieu entre la sonde et l'atterrisseur depuis son réveil (les 13, 14, 19, 20, 21, 23 et 24 juin, Ndlr.) ont été courtes et interrompues régulièrement, ce qui est assez surprenant. Théoriquement, nous devrions avoir deux contacts par jour qui durent entre quelques dizaines de minutes et trois heures. Avec les collègues du Cnes et de l'Agence spatiale allemande qui contrôlent Philae, nous essayons de comprendre ce qui peut causer ces problèmes. Plusieurs raisons sont envisagées comme une panne technique du côté de l'atterrisseur, un problème d'orientation de ses antennes, ou encore un manque de puissance de sa batterie.
Que peut faire la sonde Rosetta pour améliorer la situation ?
Samedi dernier (le 27 juin 2015), une manœuvre a eu lieu pour optimiser l'orientation de la sonde et la rapprocher de la comète afin de mieux capter le signal de Philae. Auparavant, la trajectoire oscillait entre 200 et 240 kilomètres du noyau. Désormais nous naviguons entre 165 et 200 kilomètres. Il sera difficile de s'approcher plus car l'activité de la comète augmente et les poussières qu'elle éjecte pourraient désorienter la sonde, comme ce fut le cas en mars dernier. Le risque serait de perdre de vue la comète, ce qui signerait la fin de la mission ! Tout est mis en œuvre pour que cela ne se produise pas. Désormais les équipes de navigation se réunissent deux fois par semaine pour faire un point sur la situation et adapter le plan de vol si nécessaire.
Quelles sont les conséquences sur les missions scientifiques ?
La priorité est actuellement donnée à Philae au détriment des opérations scientifiques, ce qui mécontente certaines équipes de recherche. En effet, les manœuvres ont obligé certaines d'entre elles à annuler les mesures scientifiques prévues car les instruments ne pointent plus dans la bonne direction. C'est, par exemple, le cas de la caméra Osiris, qui n'est plus orientée en permanence vers le noyau. D'autres instruments comme le spectromètre Alice ont besoin d'être calibrés régulièrement en pointant vers une étoile, ce qui n'est pas possible pour le moment. Ce sont les scientifiques qui décideront quand reprendre un plan de vol standard qui donnera de nouveau la priorité aux instruments. La trajectoire de Rosetta ne sera alors plus optimisée pour capter Philae, mais la sonde continuera néanmoins à l'écouter en permanence.
Source - http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20150701.OBS1898/sylvain-lodiot-nous-n-avons-plus-de-contact-avec-philae-depuis-le-24-juin.html
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