Un monument funéraire de l'âge du fer vient d'être découvert - Potigny

Le sondage effectué ces derniers jours par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sur le terrain d'un futur lotissement a permis de réaliser une découverte importante : celle d'un monument funéraire qui pourrait bien être une petite nécropole familiale, ainsi qu'un ensemble de petit mobilier (parures et armes). Cette formation remonte au premier âge du fer, et date d'environ 700 avant J.-C.



La responsable de cette opération, l'archéologue Hélène Dupont, et le technicien dessinateur de l'Inrap Sébastien Giazzon, ont eu la chance de leur côté. Le diagnostic, « une procédure habituelle prescrite par l'État avant d'engager les travaux dans les projets d'aménagement, couvre 10 % de la surface concernée », précise la première. Et c'est en plein milieu d'une bande étroite de sondage qu'est apparu un amas de pierres qui ne laisse aucun doute sur sa signification. Les vestiges sont situés à une cinquantaine de centimètres de profondeur, juste en dessous du niveau de passage de la charrue, et n'ont donc pas été déplacés.

Dans un secteur déjà bien connu pour ses minières et ses ateliers de taille de silex, ses polissoirs (Brèche au Diable et Mont-Joly notamment), on s'attendait plus à trouver des traces d'une occupation néolithique, « mais pas que. En contexte de plaine, on peut avoir différents types d'installations », déclarait Hélène Dupont au premier jour du sondage. La preuve : c'est bien un témoignage de la présence d'hommes de la civilisation de Hallstatt (premier âge du fer) qui a été mis au jour, au milieu de ce terrain de deux hectares parsemé de silex taillés deux millénaires plus tôt.

Ce diagnostic effectué sur trois jours « fera l'objet d'un rapport qui sera transmis sous un à deux mois au service régional de l'archéologie (SRA) de Basse-Normandie. C'est lui qui décidera de la suite à donner », explique l'archéologue de l'Inrap. Cette suite peut prendre la forme d'une « prescription de fouille. » On retournerait alors sur le terrain pour ausculter plus avant le monument et ses abords immédiats.

En attendant la nécropole a été protégée et recouverte de terre pour éviter dégradations ou vandalisme. Quant au mobilier extrait, « il sera étudié par le SRA et certains objets pourront aller dans un musée. Le propriétaire du site est propriétaire de la moitié du mobilier », précise cependant Hélène Dupont.