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Le sens du Seigneur des Anneaux
Invité- Invité
- Message n°2
Re: Le sens du Seigneur des Anneaux
Bonne approche.
En tant qu'auteur de fantastique, je peux juste donner quelques éléments.
Je partage bien entendu cet avis avec moi-même.
Le livre est un média, c'est à dire qu'il est intermédiaire.
Entre l'auteur et le lecteur.
Le livre existe en tant que tel, car après ou avant, l'auteur l'aurait écrit différemment, car l'auteur aurait été différend, il n'aurait pas dit la même chose.
Le livre prends une vie propre une fois publié car il est une pensée figée avec des mots précis.
Le livre figé permets un transfert à beaucoup de gens, de façon erratique, et des interprétations, des exégèses, et franchement l'auteur n'a rien à voir là dedans.
Une fois que le livre est parti, il vit sa vie.
Sur la transmission des livres, penser à un jeu qui est de déposer un livre sur un banc et de l'y laisser.
Alors, le lecteur le lit : il y a des aspérités dans le texte qui vont accrocher la pensée du lecteur qui va se centrer sur un point ou un autre, qui va rejeter ou apprécier, ou ignorer le livre.
Trois attitudes, on s'en fout, on aime, ou on aime pas.
Effectivement à ce moment, c'est le lecteur qui se révèle, pas l'écrivain.
L'auteur a son explication de son livre.
Mais en fait, c'est le sens donné par le lecteur qui compte, et il peut être vraiment varié.
Sur les textes que j'ai écrit, j'ai eu des retours qui révélaient clairement celui qui lisait et pas ce que j'avais écrit.
En réalité, c'est la masse des lecteurs qui a raison. Tout ce qu'ils pensent est vrai potentiellement.
Tolkien est un créateur de monde, son livre est exceptionnel dans le sens où les créateurs de mondes sont très rares.
On peut citer comme créateur de monde Lovecraft
Egalement, son livre est un livre "grand mère" qui va faire une nuée de petits, certain livres ont une postérité comme ça, c'est fascinant. Il est prolifique.
La plupart des auteurs utilisent le monde existant, un contexte historique réel.
Les littératures de l'imaginaire permettent justement la création de mondes : fantasy, SF et fantastique
Le polar est entre les littératures de l'imaginaire et la littérature réaliste.
C'est à cause de la mort, qui permets des glissements vers l'irréel, vers le fantastique, très facilement.
Un polar peut être très concret, ou complètement fantastique, et le thème des disparitions comme dans les Lionel Camy, glissent dans le fantastique facilement. La réalité se trouble, devient glissante et part....
Comme Tolkien est très intelligent, subtil, original, sûr de lui, et a une immense culture et de l'expérience, le résultat est fabuleux.
Ce qui n'est pas dit sur l'anneau, c'est que cet artefact est fils de l'anneau de Gyges qui rends invisible et va transformer un berger innocent en assassin.
(Et oui, ce livre a des parents dans la culture de Tolkien)
Si tu peux commettre un crime sans être vu, impunément, alors même si tu es le meilleur des êtres humains, tu commettra le mal impunément et donc tu seras tout puissant.
Seul le hobbit est capable de résister.
Assez bizarrement, l'anneau cherche le hobbit, et pas l'inverse.
On est sur un artefact vivant, il a sa propre volonté.
Il y a quelque chose là dedans de très étrange et de fou qui imprègne le texte.
Une des choses qui rendent ce livre fascinant.
Gollum est le Hobbit, si celui ci cède à l'anneau.
C'est comme si le docteur Jekyll se tartait avec Mister Hyde. Mais tout le monde sait que Mister Hyde essaie de tuer Jekyll et de prendre le pouvoir, jour et nuit.
Sur les tensions utilisées dans les histoires, il n'y en a que 4 : le pouvoir (le bâton), l'amour (la coupe), la richesse (le denier) et l'épée (la guerre mais aussi l'acuité de l'intelligence et la protection).
Quatre artefacts pour résumer les ficelles qui font bouger homme.
Nous sommes tellement simples et prévisibles.
Ce qu'est le seigneur des anneaux, c'est d'abord un schéma de route initiatique : un enfant adolescent, le hobbit, innocent voire niais, mais bourré d'énergie, doit traverser des obstacles, pour devenir lui même (l'individuation), en évitant de devenir Gollum.
Il rencontre d'autres êtres humains, apprends, et doit choisir des stratégies.
In fine, il est devenu lui même, vieux, et parfait en un sens (l'individuation).
Il n'a plus qu'à faire comme Tolkien, raconter une histoire et mourir.
Le tarot est une forme de chemin initiatique, comme le Seigneur des Anneaux, comme le jeu d'échec où on doit devenir roi, de soi même.
La royauté est intérieure.
Le substrat médiéval est un motif imaginaire libre dans le Seigneur des Anneaux, un jeu d'archétypes comme dans les contes. Aucun lien avec un amour de la monarchie, ça n'est qu'un motif : le roi, le druide, le guerrier, la belle dame, l'artisan, le paysan, des fonctions... qu'on appelle comme on veut, les figures et les ficelles vont faire avancer l'action.
Le système féodal permets juste de décaler dans un monde imaginaire compréhensible l'histoire d'une vie d'enfant à vieillard.
A la fin le hobbit part tristement sur le dernier navire elfique, le thème est celui de la mort, il n'y aura plus de bateaux qui partiront vers Avallon, qui se dissout dans des brumes protectrices.
Cela évoque le "plus jamais" du corbeau d'Allan Poe, tandis que le hobbit Sam va se marier et recommencer à faire tourner la roue des naissances sur le monde terrestre renouvelé et différend.
En tant qu'auteur de fantastique, je peux juste donner quelques éléments.
Je partage bien entendu cet avis avec moi-même.
Le livre est un média, c'est à dire qu'il est intermédiaire.
Entre l'auteur et le lecteur.
Le livre existe en tant que tel, car après ou avant, l'auteur l'aurait écrit différemment, car l'auteur aurait été différend, il n'aurait pas dit la même chose.
Le livre prends une vie propre une fois publié car il est une pensée figée avec des mots précis.
Le livre figé permets un transfert à beaucoup de gens, de façon erratique, et des interprétations, des exégèses, et franchement l'auteur n'a rien à voir là dedans.
Une fois que le livre est parti, il vit sa vie.
Sur la transmission des livres, penser à un jeu qui est de déposer un livre sur un banc et de l'y laisser.
Alors, le lecteur le lit : il y a des aspérités dans le texte qui vont accrocher la pensée du lecteur qui va se centrer sur un point ou un autre, qui va rejeter ou apprécier, ou ignorer le livre.
Trois attitudes, on s'en fout, on aime, ou on aime pas.
Effectivement à ce moment, c'est le lecteur qui se révèle, pas l'écrivain.
L'auteur a son explication de son livre.
Mais en fait, c'est le sens donné par le lecteur qui compte, et il peut être vraiment varié.
Sur les textes que j'ai écrit, j'ai eu des retours qui révélaient clairement celui qui lisait et pas ce que j'avais écrit.
En réalité, c'est la masse des lecteurs qui a raison. Tout ce qu'ils pensent est vrai potentiellement.
Tolkien est un créateur de monde, son livre est exceptionnel dans le sens où les créateurs de mondes sont très rares.
On peut citer comme créateur de monde Lovecraft
Egalement, son livre est un livre "grand mère" qui va faire une nuée de petits, certain livres ont une postérité comme ça, c'est fascinant. Il est prolifique.
La plupart des auteurs utilisent le monde existant, un contexte historique réel.
Les littératures de l'imaginaire permettent justement la création de mondes : fantasy, SF et fantastique
Le polar est entre les littératures de l'imaginaire et la littérature réaliste.
C'est à cause de la mort, qui permets des glissements vers l'irréel, vers le fantastique, très facilement.
Un polar peut être très concret, ou complètement fantastique, et le thème des disparitions comme dans les Lionel Camy, glissent dans le fantastique facilement. La réalité se trouble, devient glissante et part....
Comme Tolkien est très intelligent, subtil, original, sûr de lui, et a une immense culture et de l'expérience, le résultat est fabuleux.
Ce qui n'est pas dit sur l'anneau, c'est que cet artefact est fils de l'anneau de Gyges qui rends invisible et va transformer un berger innocent en assassin.
(Et oui, ce livre a des parents dans la culture de Tolkien)
Si tu peux commettre un crime sans être vu, impunément, alors même si tu es le meilleur des êtres humains, tu commettra le mal impunément et donc tu seras tout puissant.
Seul le hobbit est capable de résister.
Assez bizarrement, l'anneau cherche le hobbit, et pas l'inverse.
On est sur un artefact vivant, il a sa propre volonté.
Il y a quelque chose là dedans de très étrange et de fou qui imprègne le texte.
Une des choses qui rendent ce livre fascinant.
Gollum est le Hobbit, si celui ci cède à l'anneau.
C'est comme si le docteur Jekyll se tartait avec Mister Hyde. Mais tout le monde sait que Mister Hyde essaie de tuer Jekyll et de prendre le pouvoir, jour et nuit.
Sur les tensions utilisées dans les histoires, il n'y en a que 4 : le pouvoir (le bâton), l'amour (la coupe), la richesse (le denier) et l'épée (la guerre mais aussi l'acuité de l'intelligence et la protection).
Quatre artefacts pour résumer les ficelles qui font bouger homme.
Nous sommes tellement simples et prévisibles.
Ce qu'est le seigneur des anneaux, c'est d'abord un schéma de route initiatique : un enfant adolescent, le hobbit, innocent voire niais, mais bourré d'énergie, doit traverser des obstacles, pour devenir lui même (l'individuation), en évitant de devenir Gollum.
Il rencontre d'autres êtres humains, apprends, et doit choisir des stratégies.
In fine, il est devenu lui même, vieux, et parfait en un sens (l'individuation).
Il n'a plus qu'à faire comme Tolkien, raconter une histoire et mourir.
Le tarot est une forme de chemin initiatique, comme le Seigneur des Anneaux, comme le jeu d'échec où on doit devenir roi, de soi même.
La royauté est intérieure.
Le substrat médiéval est un motif imaginaire libre dans le Seigneur des Anneaux, un jeu d'archétypes comme dans les contes. Aucun lien avec un amour de la monarchie, ça n'est qu'un motif : le roi, le druide, le guerrier, la belle dame, l'artisan, le paysan, des fonctions... qu'on appelle comme on veut, les figures et les ficelles vont faire avancer l'action.
Le système féodal permets juste de décaler dans un monde imaginaire compréhensible l'histoire d'une vie d'enfant à vieillard.
A la fin le hobbit part tristement sur le dernier navire elfique, le thème est celui de la mort, il n'y aura plus de bateaux qui partiront vers Avallon, qui se dissout dans des brumes protectrices.
Cela évoque le "plus jamais" du corbeau d'Allan Poe, tandis que le hobbit Sam va se marier et recommencer à faire tourner la roue des naissances sur le monde terrestre renouvelé et différend.
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