Depuis des siècles, les hommes croient au retour des défunts et ils le redoutent car les revenants sont réputés dangereux, raison pour laquelle se mirent en place des rites funéraires contraignants (déplorations, sacrifices, dons, sépulture rituelle, etc.). En schématisant un peu, j'ai choisi de présenter ici neuf types de morts malfaisants des temps anciens, bien représentés dans les traditions germaniques car un regard porté sur des témoignages plus récents montre que les mentalités ont fort peu évolué sur ce point.
1. L'appeleur
Les défunts provoquent la mort des vivants de bien des façons. La première et l'une des plus anciennes est ce que nous pouvons appeler la citation, terme technique emprunté à la magie où il sert à désigner la convocation d'un être surnaturel : un défunt apparaît en chair et en os1 et appelle des vivants par leur nom, ce qui entraîne leur décès incontinent. Gautier Map est le premier auteur médiéval à relater ce qui suit et qu'il considère comme un prodige ayant eut lieu entre 1149 et 1182 au Pays de Galles ; le chevalier Guillaume Laudun alla trouver Gilbert Foliot, évêque de Hereford, et lui dit2 :
Seigneur, je me présente à toi pour te demander conseil. Il y a peu de temps, un certain Gallois malfaisant est mort d'une étrange façon dans mon village. Quatre jours après son décès il est revenu et, depuis, il revient toutes les nuits et ne cesse d'appeler ses concitoyens par leur nom, les uns après les autres. Ils tombent malades et meurent trois jours plus tard, si bien qu'il ne reste plus beaucoup de monde au village.
Le défunt n'était pas en odeur de sainteté et sa mort fut conforme à sa vie : malfaisant il était, malfaisant il reste. Il revient tuer ses concitoyens, pour cela il suffit qu'il les nomme. L'évêque explique que c'est un ange déchu qui s'est glissé dans le cadavre et indique la marche à suivre : " Exhume le corps, tranche-lui la tête avec une bêche, asperge-le d'eau bénite ainsi que la tombe, et remets-le en place ". Ces mesures ne servent à rien car le revenant est particulièrement coriace, et il poursuit son œuvre de mort et les habitants du village s'exilent. " Une nuit, alors que presque plus personne ne restait au village, le mort appela ledit Guillaume par trois fois. Comme celui-ci était un homme courageux et prompt, sans s'habiller il se précipita sur son épée et poursuivit le démon en fuite jusqu'à sa tombe. Au moment où ce dernier y pénétrait, il lui fendit la tête jusqu'au cou. À partir de ce moment, ce fléau vagabondant cessa de les harceler et ne causa plus de tort ". On notera au passage une contradiction du texte : décapiter le cadavre n'eut point d'effet alors que lui fendre la tête le " tua " définitivement ! Un tel détail révèle que Gautier Map s'inspire d'un récit " populaire " qui est insensible à ce genre d'invraisemblance. Une autre explication est plausible : décapiter le mort est inutile si l'on ne prend la précaution de placer dans la tombe la tête aux pieds du cadavre de façon à ce qu'il ne puisse s'en saisir et la remettre en place. L'archéologie nous a appris en effet que ce type de mutilation s'accompagnait d'un éloignement de la tête : on la déposait aux pieds du corps.
Sautons quelques siècles et voyons ce que nous rapporte Charles Ferdinand de Schertz vers 1706 dans son opuscule intitulé Magia posthuma3. Traitant de semblables phénomènes, il évoque " un pâtre du village de Blow, près de la ville de Cadan en Bohême, qui parut pendant quelque temps, et qui appelait certaines personnes, lesquelles ne manquaient pas de mourir dans la huitaine ". En 1751, Dom Calmet cite un ouvrage de Léon Allatius qui dit : " Dans l'île de Chio, les habitants ne répondent pas à la première voix qui les appelle, de peur que ce ne soit un esprit ou un revenant ; mais si on les appelle deux fois, ce n'est point un broucolaque : c'est le nom qu'ils donnent à ces spectres. Si quelqu'un répond à la première voix, le spectre disparaît, mais celui qui lui a parlé meurt infailliblement
1. L'appeleur

Les défunts provoquent la mort des vivants de bien des façons. La première et l'une des plus anciennes est ce que nous pouvons appeler la citation, terme technique emprunté à la magie où il sert à désigner la convocation d'un être surnaturel : un défunt apparaît en chair et en os1 et appelle des vivants par leur nom, ce qui entraîne leur décès incontinent. Gautier Map est le premier auteur médiéval à relater ce qui suit et qu'il considère comme un prodige ayant eut lieu entre 1149 et 1182 au Pays de Galles ; le chevalier Guillaume Laudun alla trouver Gilbert Foliot, évêque de Hereford, et lui dit2 :
Seigneur, je me présente à toi pour te demander conseil. Il y a peu de temps, un certain Gallois malfaisant est mort d'une étrange façon dans mon village. Quatre jours après son décès il est revenu et, depuis, il revient toutes les nuits et ne cesse d'appeler ses concitoyens par leur nom, les uns après les autres. Ils tombent malades et meurent trois jours plus tard, si bien qu'il ne reste plus beaucoup de monde au village.
Le défunt n'était pas en odeur de sainteté et sa mort fut conforme à sa vie : malfaisant il était, malfaisant il reste. Il revient tuer ses concitoyens, pour cela il suffit qu'il les nomme. L'évêque explique que c'est un ange déchu qui s'est glissé dans le cadavre et indique la marche à suivre : " Exhume le corps, tranche-lui la tête avec une bêche, asperge-le d'eau bénite ainsi que la tombe, et remets-le en place ". Ces mesures ne servent à rien car le revenant est particulièrement coriace, et il poursuit son œuvre de mort et les habitants du village s'exilent. " Une nuit, alors que presque plus personne ne restait au village, le mort appela ledit Guillaume par trois fois. Comme celui-ci était un homme courageux et prompt, sans s'habiller il se précipita sur son épée et poursuivit le démon en fuite jusqu'à sa tombe. Au moment où ce dernier y pénétrait, il lui fendit la tête jusqu'au cou. À partir de ce moment, ce fléau vagabondant cessa de les harceler et ne causa plus de tort ". On notera au passage une contradiction du texte : décapiter le cadavre n'eut point d'effet alors que lui fendre la tête le " tua " définitivement ! Un tel détail révèle que Gautier Map s'inspire d'un récit " populaire " qui est insensible à ce genre d'invraisemblance. Une autre explication est plausible : décapiter le mort est inutile si l'on ne prend la précaution de placer dans la tombe la tête aux pieds du cadavre de façon à ce qu'il ne puisse s'en saisir et la remettre en place. L'archéologie nous a appris en effet que ce type de mutilation s'accompagnait d'un éloignement de la tête : on la déposait aux pieds du corps.
Sautons quelques siècles et voyons ce que nous rapporte Charles Ferdinand de Schertz vers 1706 dans son opuscule intitulé Magia posthuma3. Traitant de semblables phénomènes, il évoque " un pâtre du village de Blow, près de la ville de Cadan en Bohême, qui parut pendant quelque temps, et qui appelait certaines personnes, lesquelles ne manquaient pas de mourir dans la huitaine ". En 1751, Dom Calmet cite un ouvrage de Léon Allatius qui dit : " Dans l'île de Chio, les habitants ne répondent pas à la première voix qui les appelle, de peur que ce ne soit un esprit ou un revenant ; mais si on les appelle deux fois, ce n'est point un broucolaque : c'est le nom qu'ils donnent à ces spectres. Si quelqu'un répond à la première voix, le spectre disparaît, mais celui qui lui a parlé meurt infailliblement
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