Les fantômes existent. Sandra Lepage en est convaincue. Et elle n'est pas la seule à y croire. L'équipe d'investigateurs du groupe Bytown Paranormal, dont elle fait partie, parcourt la région - de l'Est ontarien jusqu'à l'ouest du Québec - à la recherche de preuves irréfutables de leur existence.
Janvier 2014. Rendez-vous au Pine Lodge, petit hôtel deux étoiles situé à un jet de pierre de la rivière des Outaouais, à Bristol, dans le Pontiac.
Le bruit court dans le village d'à peine 1200 âmes que l'hôtel construit dans les années 1930 serait habité par des esprits. Une chambre serait plus froide que les autres. La dépouille du fils du fondateur a été exposée à l'intérieur de l'hôtel. Des bruits étranges se font parfois entendre.
Mme Lepage, de parents diplomates et polyglotte, souhaite tirer les choses au clair. « Il y a beaucoup d'histoires qui circulent au sujet du Pine Lodge, assure-t-elle. Une des chambres serait habitée par une entité. »
Chic endroit de villégiature qui accueillait les soirées mondaines de la classe bourgeoise à sa fondation, le Lodge est aujourd'hui un modeste établissement exploité par la famille Thomson, où s'arrêtent pour casser la croûte les motoneigistes l'hiver, les cyclistes et les golfeurs l'été.
L'opération commence vers 21 h. Quatre grandes mallettes de métal sont étalées sur des tables. Des milliers de dollars d'équipement sont à l'intérieur. La plupart des instruments ont été achetés par Paul, un des fondateurs du groupe, sur un site Internet américain. Le Canada est à la traîne dans ce domaine, explique-t-il.
Un instrument mesure en temps réel la température, un autre la force des champs électromagnétiques.
On dissémine des caméras de vision nocturne aux endroits stratégiques : chambres, couloirs, salle à dîner. Will, un jeune passionné d'informatique, s'occupe des branchements. Cindy, elle, est désignée pour faire les lectures de base des pièces qui seront investiguées. Elle mesure entre autres les températures et la force du champ magnétique. Tous ont un rôle bien précis, et un titre aussi. Cindy est « investigatrice junior, chargée de l'examen des données probantes ».
Tout est en place. Ne reste plus qu'à attendre l'arrivée de James, celui que l'on soupçonne d'être plus sensible que les autres à la présence des esprits vagabonds. Il a les traits tirés lorsqu'il fait enfin son apparition, vers 22 h 30. Il a roulé une heure dans une tempête de neige sans avoir pris le temps de retirer son uniforme d'une compagnie aérienne, après avoir fait un quart de travail de 16 heures.
Deux groupes sont formés. Nous suivons celui qui ira dans la chambre suspecte à l'étage.
On allume enregistreurs numériques, caméras, appareil pour mesurer l'électricité statique, etc. On éteint les lumières. Pas de boule de cristal, d'amulettes ou de talisman. On cherche des preuves tangibles, mesurables, quantifiables, à l'aide d'instruments modernes. Les chasseurs de fantômes ont le souci de respecter une méthode « scientifique ».
Les questions s'adressent directement à « l'entité ». On prend soin de mettre en confiance les esprits qui pourraient être « effrayés » par la technologie du xxie siècle.
« S'il y a quelqu'un ici dans cette pièce, pouvez-vous donner un signe en cognant », lance Mme Lepage, l'oeil rivé sur ses instruments.
« Nous ne sommes pas menaçants, nous sommes ici pour t'aider. On peut transmettre un message à quelqu'un si tu veux », poursuit-elle.
Silence.
« N'hésitez pas à faire un bruit pour communiquer avec nous. Ou nous toucher, doucement, bien sûr. Vous pouvez aussi approcher nos instruments et les faire communiquer avec nous. »
Un lit, une commode et une table de nuit meublent la petite pièce. Les instruments resteront allumés durant toute la nuit. Les bandes vidéos et sonores seront par la suite passées au crible.
« La plupart du temps, on n'entend rien lorsqu'on pose des questions. C'est quand on revoit les enregistrements qu'on peut avoir des réponses », prévient Mme Lepage.
Les questions se poursuivent pendant une vingtaine de minutes, obtenant chaque fois l'écho d'un silence.
LeDroit quitte vers minuit, trop tôt pour être témoin de la présence présumée d'un fantôme. Durant la nuit, l'équipe de Bytown Paranormal poursuit son exploration quand un phénomène étrange survient. La température d'une pièce chute d'un coup sec, de 15 °C à -2 °C en quelques minutes. Une hausse soudaine du champ électromagnétique est aussi enregistrée.
« Je ne sentais plus mes doigts, indiquera Mme Lepage au Droit, quelques jours plus tard. Ça réagissait chaque fois que James posait une question. »
Source : http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/actualites-regionales/201402/14/01-4739041-a-la-chasse-aux-fantomes-en-video.php
Source : http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/actualites-regionales/201402/15/01-4739223-des-chasseurs-mi-sceptiques-mi-croyants.phpSi certains chasseurs de fantômes ont une foi inébranlable en la présence des esprits, d'autres affichent un certain degré de scepticisme. Tous sont toutefois habités par la même question: «Y a-t-il une vie après la mort?»
Lorsqu'ils passent des nuits entières à interpeller les esprits dans le noir, les déterreurs de phénomènes inexpliqués se butent souvent à un mur de silence qui met leur foi à l'épreuve, commente Paul, un des fondateurs du groupe.
«Je compare ce que nous faisons à aller à la pêche. Des fois, c'est vraiment long et ennuyant. Tu peux passer huitheures à parler à un mur. Mais des fois, on a un retour à nos questions, parfois même à haute voix, ce qui est encore plus rare. Cela nous est arrivé deux fois cette année.»
Cela fait maintenant sept ans que Paul conduit des investigations un peu partout dans la région. Il consacre beaucoup de temps et d'argent dans son «hobby».
Après tout ce temps, croit-il aux esprits?
«Je n'ai sans doute pas assez d'évidences pour le prouver, mais assez pour me garder intéressé, dit-il. Si je n'avais rien trouvé pendant cinq ans, je me serais sans doute tanné. Mais de temps à autre, la chance va nous sourire et entendre une voix qui répond directement à une question.»
La chasse aux fantômes n'est pas qu'un jeu. Des «clients» en détresse demandent parfois qu'on inspecte leur demeure.
Mais les traqueurs de créatures surnaturelles ont le sens de l'éthique. De l'aveu même de Paul, ses clients s'inventent souvent des peurs. L'illusion repose sur des causes banales: tuyauterie vieillissante, rongeur curieux, canalisation mal entretenue...
Dans certains cas, la prise de médicaments est le seul remède, ajoute John, un autre membre de Bytown Paranormal.
«On démontre la fausseté (de certains phénomènes inexpliqués) sans doute plus que nous ne prouvons leur existence», affirme Paul.
Cody Macleod attend lui aussi la confirmation que ses doutes sont fondés quand à l'existence de vie après la mort. En attendant, il se satisfait de visiter des «morceaux du patrimoine», et d'y croire à «50%», dans l'espoir que cela grimpe «à 100%» un jour.
«Il y a des endroits et des édifices que je n'aurais jamais visités si je ne m'intéressais pas aux fantômes», indique-t-il, rieur.
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