Les fantômes enregistrent leur visite au musée

Belgrave Hall est une de ces maisons du 18ème, situées en Grande-Bretagne, et transformées en musée par des familles ayant bien des difficultés pour entretenir ces impressionnantes bâtisses. Mais dans ce cas-ci, si les visiteurs se pressent pour admirer bibelots et autres mobiliers anciens, c'est plus mus par l'espoir d'y rencontrer un revenant que par amour de faïences ancestrales...

Il est vrai que nombreux sont les experts du paranormal, en Angleterre, qui considèrent que cette maison de la région de Leicester est une des maisons les plus hantées de la Perfide Albion.
Dès le décès des premiers propriétaires, des témoignages parlent de formes bizarres, de bruits étranges et de phénomènes qu'aucun esprit cartésien n'est en mesure d'expliquer. Mais ces dernières années, une certaine frénésie semble entourer la demeure.
Au début des années '90, un jardinier qui prenait sa pause dans la cuisine de la maison entend un bruit dans le grand hall. Il s'y précipite et aperçoit une silhouette descendre le majestueux escalier qui orne la pièce. Tétanisé par cette image venue d'un autre monde, il ne bouge pas d'un pouce et pense s'évanouir lorsque la silhouette se retourne et le gratifie d'un large sourire.
Quelques jours plus tard, alors qu'il ose enfin raconter son histoire, on lui montre des photographies des anciens habitants de Belgrave Hall. Il n'hésite pas une seconde : pour lui, il a bel et bien vu la jeune fille de la maison. Une jeune fille morte dans de curieuses circonstances plus de 50 ans auparavant.
Mais le plus étrange reste à venir. En 1998, en pleine nuit, les caméras de surveillance installées autour de la maison enregistrent un phénomène étrange. Deux formes blanches semblent se diriger vers la salle de réception située au rez-de-chaussée. Une première forme disparaît immédiatement et la caméra, programmée pour prendre une image par seconde, continue à enregistrer les déambulations du spectre restant. Cinq secondes durant. Ensuite, la caméra se coupe une nouvelle fois pour n'offrir comme image ultime qu'un halo lumineux et enfumé.
Il n'en faut pas plus pour exciter la curiosité d'une horde d'experts dans l'étude des fantômes. Jusqu'alors, rares sont ceux – les fantômes, pas les experts – qui se moquent des caméras, la discrétion étant plutôt de mise pour ceux qui souhaitent hanter tranquillement certains lieux.
Du côté des techniciens, la caméra qui filme cette curieuse image est en parfait état de marche. Elle a d'ailleurs continué à enregistrer son image par seconde des années après les évènements.
Cette histoire permet donc aux experts de tirer des conclusions. Dans un premier temps, il leur faut admettre que les phénomènes décrits par les témoins peuvent être vrais. Ensuite, il apparaît que les fantômes semblent de moins en moins gênés à l'idée de se montrer.
Enfin, il est indéniable que cette image a donné un coup de fouet à la notoriété de ce musée qui, à l'époque, était en perdition. Et là, les sceptiques voient un mobile : et s'il s'agissait d'une supercherie menée par quelque membre de la famille dépité de voir les revenus du musée fondre comme neige au soleil. A ce jour, personne n'ose l'affirmer.