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Ovnis et théorie du complot

Macha
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Message par Macha Mar 13 Juil - 14:01

Je vous ressors un dossier paru dans "le Monde Diplomatique" en juillet 2009 - Ici article de Pierre Lagrange pas inintéressant, même si l'on ne sait jamais sur quel pied il danse. Dossier à lire. Les différents articles qui forment ce dossier ne sont lisibles entièrement que si vous êtes abonnés au Monde.

Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/07/LAGRANGE/17444

Ovnis et théorie du complot

Le succès du roman « Da Vinci Code », de Dan Brown, ou de la série télévisée « X-Files », l’audience des allégations conspirationnistes sur les attentats du 11-Septembre ou quant à la réalité des premiers pas de l’homme sur la Lune incitent à s’interroger sur la place des théories du complot dans l’imaginaire politique. Or, s’il est un thème qui a été constamment mêlé à ce registre, c’est bien celui des soucoupes volantes.

La spéculation sur l’existence des extraterrestres remonte à la plus haute Antiquité. Mais il faut attendre Herbert George Wells et sa Guerre des mondes en 1898 pour imaginer la première invasion extraterrestre. Et c’est seulement en 1947 qu’apparaît le débat sur la possibilité de telles visites — précisément le mercredi 25 juin, dans le Pacifique nord-ouest. Ce jour-là, la presse rapporte une observation effectuée près du mont Rainier. La veille, un pilote d’avion privé, Kenneth Arnold, avait aperçu neuf engins à la forme étrange, arrondis à l’avant, triangulaires à l’arrière. Il s’en ouvre à des collègues et à des journalistes de l’East Oregonian à Pendleton (Oregon). Ainsi naissent les expressions flying disk et flying saucer (respectivement « disque volant » et « soucoupe volante »). Dans les semaines et les mois qui suivent, des centaines d’autres observations sont relatées par la presse. C’est la première grande vague d’apparitions de ce qu’on appellera quelques années plus tard des UFO ou, en français, des ovnis (1).

Dès cette période germe l’idée selon laquelle la vérité sur les soucoupes serait cachée au public. Certes, le discours dominant attribue le phénomène à une « croyance populaire », mais quelques voix évoquent des liens entre les soucoupes et des secrets bien gardés. En septembre 1947, le Bureau fédéral d’investigation (Federal Bureau of Investigation, FBI) reçoit ainsi une lettre d’un Américain interpellant J. Edgar Hoover, et exigeant de savoir s’il participe au camouflage de données sur ces mystérieux engins volants.

Certains magazines de science-fiction, comme Amazing Stories, publient les toutes premières rumeurs, rapportées par des lecteurs, de soucoupes écrasées sur Terre que l’armée aurait découvertes et aussitôt cachées. Mais ces histoires ne touchent qu’un public restreint. Il faut attendre 1950, et la parution de Behind the Flying Saucers (Le Mystère des soucoupes volantes), un best-seller du chroniqueur de Variety Frank Scully, pour que cette thèse gagne une large audience. C’est à cette même époque qu’apparaissent les premiers enquêteurs amateurs, souvent appelés « soucoupistes » ; ils s’organisent en groupes et publient des bulletins. Deux tendances se dessinent : les uns insistent sur la nécessité de recueillir les témoignages sur les soucoupes pour établir la preuve de leur existence ; d’autres soupçonnent l’armée de l’air américaine d’en détenir d’ores et déjà la preuve ou, à tout le moins, de sérieux indices. L’Aerial Phenomena Research Organization (APRO), fondée en 1952, représente la première tendance. Le National Investigations Committee on Aerial Phenomena (Nicap), créé quatre ans plus tard, soutient la deuxième option, et se constitue en lobby pour exiger la révélation des informations détenues par l’armée. Ancien soldat du corps des marines, auteur de livres à succès sur les soucoupes et président du Nicap à partir de 1957, le major Donald Keyhoe attire au sein du comité des personnalités issues des milieux médiatiques, militaires et politiques, comme le général Roscoe Hillenkoetter, premier directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) en 1947. Pourtant, au moment même où il accuse l’armée de camoufler les faits, Keyhoe rejette les révélations de Scully sur les crashs de soucoupes ; une enquête d’un journaliste californien lui donne d’ailleurs raison en établissant que ses informateurs sont des escrocs bien connus du FBI.

A côté du Nicap, de l’APRO et d’autres associations apparues un peu partout dans le monde — l’ensemble formera ce qu’on appelle l’ufologie — se développe une constellation de petits groupes underground qui produisent tout un folklore sur les soucoupes volantes : rumeurs de bases dans l’Antarctique, de mystérieux hommes en noir (les fameux men in Black), d’accidents de soucoupes volantes, d’une rencontre secrète entre le président Dwight Eisenhower et les extraterrestres, etc. Dans une position encore plus marginale, les très populaires « contactés », qui ont eu la chance de rencontrer les pilotes venus d’ailleurs, transmettent lors de conférences publiques le message de paix et d’avertissement qu’on leur a confié. Ces groupes sont considérés par les historiens de l’ésotérisme comme étant à l’origine du courant du Nouvel Age (New Age) avec leur discours écologique avant la lettre. Le plus célèbre d’entre eux, George Adamski, sera même reçu par la reine Juliana des Pays-Bas en 1959.

Dans les années 1960, la controverse publique sur les UFO évolue de façon notable. Au sein de la jeune génération de scientifiques, des chercheurs veulent prendre au sérieux ces questions ; certains partagent les interrogations des ufologues. Ce mouvement coïncide avec la mise en cause des responsables du programme d’étude des ovnis de l’armée de l’air. Celle-ci a en effet chargé son consultant scientifique, l’astronome Josef Allen Hynek, d’inventer une explication pour calmer l’opinion à la suite d’une série d’observations fameuses réalisées dans le Michigan en mars 1966 : des témoins affirment avoir vu une escadrille de soucoupes volantes se poser dans une zone marécageuse. Hynek a la mauvaise idée d’invoquer des feux follets (en anglais swamp gas, gaz des marais) pour expliquer ces visions. La presse se déchaîne contre lui, et des personnalités politiques réagissent, à l’instar de Gerald Ford, alors représentant de l’Etat du Michigan.

Peu à peu, la controverse scientifique rejoint les soupçons d’informations cachées. Le Pentagone se débarrasse de son programme d’étude des ovnis, le Project Blue Book, et confie l’analyse de ce brûlant objet à une commission scientifique de l’université du Colorado. Elle est placée sous la direction d’Edouard Condon, un physicien prestigieux et réputé pour son indépendance — il a subi les foudres du sénateur Joseph McCarthy pendant la chasse aux sorcières en raison de ses idées progressistes. D’abord ouvert à toutes les hypothèses, Condon rend en 1968 des conclusions négatives : il n’affirme pas que les ovnis n’existent pas (le rapport contient un certain nombre de cas inexpliqués par son équipe), mais considère que le sujet ne présente aucun intérêt scientifique. La société, explique-t-il, n’a pas à financer de telles recherches. Ce coup d’arrêt contribue à creuser un fossé entre « culture ufologique » et culture scientifique. Et à éloigner cette dernière de la culture commune. Certains ufologues tentent de comprendre les raisons pour lesquelles les scientifiques ne parviennent pas à étudier ce sujet, les soupçonnant parfois de participer à la « conspiration du silence ».

Preuves dissimulées,
soucoupes volantes cachées,
bases secrètes et lettres anonymes...

A la même époque, des auteurs élaborent d’autres hypothèses : par sa nature même, le phénomène échapperait à l’administration de la preuve. L’astronome et informaticien Jacques Vallée, dont l’ouvrage Passport to Magonia (1969) rapproche les récits de rencontres avec les pilotes de soucoupes des récits du folklore fantastique sur le « petit peuple » (lutins, farfadets et gobelins), imagine que le phénomène organise lui-même son propre camouflage et fonctionne comme un système de contrôle sur l’espèce humaine (2). De son côté, l’écrivain John Keel pense que les ovnis — souvent apparus sous la forme de phénomènes lumineux — sont non pas des engins mais la forme sous laquelle la Terre, considérée comme un être vivant, manifeste sa présence (3). Dans ces théories, la preuve ne fait pas défaut parce que des services de renseignement la dissimuleraient, mais parce que le phénomène lui-même se soustrait à l’administration de cette preuve.

Si l’hypothèse d’un complot prend des formes différentes, son influence demeure limitée. Il faut attendre les années 1970, et l’assouplissement de l’accès aux documents administratifs aux Etats-Unis après l’affaire du Watergate, pour que la thèse d’une « conspiration du silence » prenne de l’ampleur. Submergés de demandes d’information, le FBI puis la CIA et même la National Security Agency (NSA) rendent publics des documents... démontrant par là même qu’ils avaient menti en affirmant ne pas avoir enquêté sur le sujet.

La thèse du secret se diffuse auprès du grand public, notamment grâce au film de Steven Spielberg Rencontres du troisième type, sorti en 1977, qui, le premier, traduit à l’écran et vulgarise la culture underground des ufologues. Que raconte-t-il ? L’histoire d’un programme secret visant à entrer en contact avec les extraterrestres. Un scénario dans lequel les autorités publiques n’hésitent pas à désinformer le public pendant qu’un peu partout sur la planète des témoins sont manipulés par des êtres venus d’ailleurs. Trois ans plus tard, le premier livre sur l’affaire de Roswell (un nom jusqu’alors inconnu) sort en librairies. C’est un succès. Il relate le prétendu crash d’une soucoupe volante à Roswell (Nouveau-Mexique), en juillet 1947 ; les militaires auraient conservé l’engin ainsi que des dépouilles d’extraterrestres. Pourtant, si l’histoire ainsi que les nombreux récits (diffusés par l’ufologue Leonard Stringfield) de vaisseaux récupérés par l’armée de l’air américaine suscitent un intérêt croissant, le nom de Roswell ne s’impose dans la mémoire collective qu’au milieu des années 1990 — à la suite d’une série d’événements.

Le premier survient en 1987 : un congrès d’ufologues à Washington révèle l’existence de documents ultra-secrets émanant d’une officine, le MJ-12, mise en place en 1947 par le président Harry S. Truman pour gérer l’affaire de Roswell. La polémique fait rage sur l’authenticité de ces documents, expédiés sous pli anonyme. D’autres « soucoupistes » finissent par obtenir la preuve qu’il s’agit de faux. Mais l’un des objectifs du faussaire — faire parler de l’affaire de Roswell à travers la diffusion de ces documents — est désormais atteint. Des ufologues entreprennent auprès de certains membres du Congrès un vrai travail de lobbying qui finit par porter ses fruits. La Cour des comptes américaine (General Accounting Office, devenu en 2004 Gouvernment Accountability Office, GAO) lance une enquête sur la gestion de l’affaire Roswell par l’US Air Force. Et, en 1994, l’armée de l’air rend public un épais rapport expliquant l’affaire par un programme secret de ballons espions, espérant en finir avec cette controverse. A la même époque, la série télévisée « X-Files » développe la thématique du complot sur les ovnis, et une vidéo mettant en scène l’autopsie d’un extraterrestre se diffuse à grande échelle.

Tenue pour une falsification par les ufologues, l’affaire du MJ-12 connaît une seconde vie, quelque peu hors de contrôle, en venant se greffer à des histoires plus anciennes. Au début des années 1970, un producteur de télévision s’était vu offrir la possibilité d’utiliser de prétendus films secrets montrant un contact entre l’armée et les extraterrestres sur la base de Holloman (Nouveau-Mexique). Cette légende ainsi qu’une série d’affaires liées aux étranges agissements d’un agent du Bureau des enquêtes spéciales de l’armée de l’air américaine (Air Force Office of Special Investigations, Afosi) de la base de Kirkland enfantent un riche folklore impliquant des bases extraterrestres souterraines, des contrats passés entre l’armée américaine et des créatures de l’espace, des enlèvements d’humains en vue de manipulations génétiques et de création d’hybrides, etc.

En 1990, des individus étrangers à la scène ufologique commencent à diffuser des révélations sur le réseau Internet naissant. Liés à l’extrême droite américaine, parfois anciens militaires, ils prétendent détenir des informations sur l’existence d’un Watergate cosmique. De telles thèses favorisent la publication d’une littérature de plus en plus délirante sur le « grand complot ». M. John Lear, ancien pilote de la CIA et fils d’un constructeur d’avions, et Milton William Cooper, un ancien marine lié aux milices d’extrême droite, se montrent très actifs dans cette retraduction des mythes ufologiques. Avec M. Robert Lazar, qui prétend avoir travaillé comme ingénieur et physicien sur des soucoupes dans la très secrète « Zone 51 » (Nevada), ils développent un récit complotiste dont les auteurs de « X-Files » feront leur miel. Le succès phénoménal de la série conférera à leurs théories le statut de mythologie populaire. Pourtant, à l’exception de l’écrivain de science-fiction Jimmy Guieu, auteur en France d’une série de « romans-vérité » sur ce thème, la plupart des ufologues sont étrangers à cette littérature et dénoncent fermement ces « révélations ».

Il est tentant d’ignorer ces nuances et de ranger sans distinction tous les ufologues comme autant d’amateurs de théories du complot avant d’évoquer une « montée de l’irrationnel ». Ceci afin de distinguer ce qui relèverait d’une authentique culture scientifique de ce qui n’en serait qu’une pâle représentation populaire, un peu comme jadis le partage entre la vraie religion et les superstitions. Qu’il s’agisse de culture politique ou de culture scientifique, les ufologues seraient hors jeu. Mais qui examine les fondements de la culture scientifique découvre qu’elle repose, elle aussi, sur une théorie du complot « originaire » : la science, pour émerger, aurait dû affronter des forces obscurantistes, celles de l’Eglise toute-puissante, dans un combat sans merci — Galilée contre l’Inquisition. La vulgarisation scientifique nous a habitués à cette idée que la connaissance objective peine à émerger, que les intérêts les plus divers se liguent contre elle. Le discours sur les complots « soucoupiques » se réfère très directement à cette approche, très populaire, des sciences : le pouvoir n’aime pas que le peuple soit instruit et le tiendrait dans l’ignorance. Notre représentation de l’histoire des sciences est étroitement liée à cette idée d’un « complot obscurantiste contre la Raison », ainsi nommé par le philosophe autrichien Karl Popper, qui l’a contesté dans son livre Conjectures et réfutations (1953).

Savants et non-savants
partagent la même conception
d’un savoir combattu par le pouvoir

Le public qui « croit » aux complots sur les ovnis ne le fait pas par défaut de culture scientifique, mais au contraire pour avoir trop bien assimilé le discours sur la lutte de la science contre l’Inquisition. Comme le suggèrent les ventes record du livre du Prix Nobel de physique Georges Charpak, Devenez sorciers, devenez savants (Odile Jacob, 2003), le savant et le non-savant partagent la même conception d’un savoir combattu par le pouvoir. « Le renouveau des pratiques magiques, occultes ou paranormales a été curieusement rapide, écrit Charpak. Si rapide même que l’on est en droit de se poser cette question : quels sont les concours qui ont créé ce besoin et en ont favorisé, peut-être inconsciemment, l’extension ? » Il cite le généticien Albert Jacquard, selon qui « transformer les citoyens en moutons soumis est le rêve de bien des pouvoirs. Pour y parvenir, les moyens sont nombreux ; les intoxiquer de parasciences peut être fort efficace ». Si on veut tenir séparées la culture rationaliste et la « culture paranormale », la popularité du livre de Charpak est incompréhensible. En réalité, pour nombre de lecteurs, il n’y a pas de différence entre l’idée d’une guerre de l’Eglise contre le savoir scientifique à l’époque de Galilée et celle d’une conspiration moderne contre la vérité sur les ovnis. La science apparaît toute-puissante ; elle est perçue avec la même méfiance qu’autrefois l’Eglise lorsqu’elle soumettait le savant à l’Inquisition.

L’historien Stillman Drake, spécialiste reconnu de Galilée, se demande si ce dernier, « loin de se vouloir le champion de la vérité scientifique contre l’obscurantisme religieux, avait essayé de protéger la foi (4) ? ». Et si, au lieu de rendre compte de l’action de Galilée en faisant intervenir une conspiration de l’Eglise, et donc un Galilée opposé à l’Eglise, il fallait se représenter l’histoire du physicien comme celle d’un homme cherchant à protéger l’Eglise contre les critiques scientifiques ? Déférence gardée, l’histoire des théories du complot sur les ovnis n’est-elle pas susceptible d’être interprétée de la même façon ? Au lieu de s’interroger sur la place de la croyance au complot, ne faut-il pas se demander si le public, dont les théories du complot sont si proches de celles imaginées par les rationalistes, ne manifeste pas, par là même, son adhésion à la vision rationaliste, « héroïque », de la science ?...

Pierre Lagrange.


Dernière édition par Macha le Mar 13 Juil - 16:20, édité 1 fois
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Message par TrustNo1 Mar 13 Juil - 15:46

j'en parle dans ce topic consacré aux bases secretes et des conspirations pour cacher la vérité aux peuples américains et consort car au final on est tous dans le même bain du moins en matière de désinformation sur le sujet ovni

https://www.ufologie-paranormal.org/discussion-generale-f17/area-5152-bases-secretes-black-projects-faits-et-realites-d-aujourd-hui-emissions-tv-et-reportages-temoignages-t4712.htm

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Message par Macha Mar 13 Juil - 16:23

Certes TrustN°1, mais ça vaut le coup de lire également les autres articles qui font partie de ce dossier du monde diplomatique. Courts articles pour certains d'entre eux, assez intéressants à développer comme sujets Smile

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Ovnis et théorie du complot Empty Re: Ovnis et théorie du complot

Message par casseron Mar 13 Juil - 17:53

M. Lagrange n'a pas l'air de croire à l'existence des complots. Faut-il lui rappeler la définition ?

complot n. m. Machination concertée secrètement entre plusieurs personnes dans le dessein de porter atteinte à la vie, à la sûreté d’une personne, ou à une institution. Ourdir un complot. ¶ Fam. Petite intrigue.
© Hachette Livre, 1998


Un complot est donc quelque chose de secret. D'où la difficulté à le prouver. Mais puisque ça existe, on doit nécessairement en découvrir indirectement. C'est ce qu'a montré fort bien Guérin dans son livre.
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