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Contes des Combrailles

Robot U&P
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Robot d'animation


Nombre de messages : 5147

Contes des Combrailles Empty Contes des Combrailles

Message par Robot U&P Mar 23 Sep - 3:27

Proche de la chaîne des Puys en Auvergne, ce vaste pays de lande égrène ses légendes à la tombée du jour, au fil des rivières ou dessinées dans la pierre.



Il était une fois dans les marmites de la rivière Sioule, une ogresse qui se baignait dans du sang de nouveau-nés pour conserver jeunesse et beauté. Non loin de là, au fin fond d’un bois profond, le loup de Bascobert et dame Croque-mitaine tuaient le temps en jouant aux osselets avec les restes des petits enfants… Au nord-ouest du Puy-de-Dôme, d’antiques fées hantent les forêts, les cours d’eau, les rochers. Nous sommes au pays des Combrailles. Un plateau granitique soulevé et déchiré par l’activité volcanique. Ici les collines ondulent, langoureuses, entre bocages et pâturages, déchiquetées çà et là de failles profondes et mystérieuses. Tout au fond de la vallée serpente la Sioule, ponctuée de cuviers, ces trous d’eau creusés par le courant. Dans ce territoire reculé, les légendes ont perduré. Elles trouvent leurs origines dans ces vallons impénétrables, propices aux songes et aux angoisses. De nos jours, la région est boisée comme au Moyen Age. Après la Seconde Guerre mondiale, les habitants sont partis. A Clermont-Ferrand, ils ont trouvé l’eau courante, l’électricité, du travail chez Michelin. La nature a regagné ses droits sur les parcelles cultivées. L’homme ne passait plus. La végétation est revenue. L’horizon s’est refermé en forêts de feuillus et de sévères conifères. On peut sans peine imaginer l’effroi des villageois perdus sur les chemins sinueux à la tombée de la nuit.




Rouge sang. Sorcellerie, sources sacrées ou saints rochers… Renée Coupat organise des randonnées à thème sur ces sentiers. Depuis 1992, elle arpente le pays en quête de cette précieuse tradition orale. Originaire de Clermont-Ferrand, elle se décrit toujours comme «une pièce rapportée» dans une région repliée sur elle-même. N’empêche. «A force de parcourir cette terre et de scruter ses pierres, les habitants sont venus me voir. Ils m’ont transmis leur savoir.» Gisèle Roudaine est l’une de ces personnes. A 75 ans, elle a grandi et vit à Biollet près du lieu-dit de Bascobert. Passée l’entrée, un rideau en lamelles plastique chahutées par le vent, elle se souvient : «Un jour, il y a très longtemps, une petite fille est partie voir sa famille. Elle est passée par le bois. On ne l’a jamais revue. Dévorée par le loup. On a juste retrouvé ses ossements et son panier. Ce récit m’a effrayée petite, tellement effrayée.»
Transmises de génération en génération, «ces histoires sont à mi-chemin entre fabulation et réalité», remarque Renée Coupat. Comme pour le loup de Bascobert, on peut souvent remonter à la source. Ainsi les cuviers de la Sioule se tachent d’éclaboussures rouge sang sous l’effet d’une micro-algue. L’imagination des hommes a créé le reste : une ogresse assoiffée de sang. Tantôt châtelaine dépravée, cruelle princesse originaire d’une contrée lointaine, ou bien lépreuse tellement affreuse qu’elle en devient monstrueuse.

Seigneur et matrone. Ernest Monpied, lui aussi, a recueilli ces légendes. Il en dresse une analyse historique et sociale. «A cette époque, le seigneur était mauvais avec les paysans. Sa femme menait le domaine à la baguette. Une sorte de matrone. Les villageois ressentaient une telle haine. Ils lui imputaient n’importe quel phénomène.» A Champs, 250 habitants, vous aurez peut-être la chance de croiser notre homme. Dans les Combrailles, tout le monde le connaît. Son éternel béret bleu marine, sa chemise à carreaux verts et rouges. Inusable. Dans son bureau, une odeur de feuilles jaunies ; un amoncellement de livres, revues, tas de papiers et piles de dossiers. Il se défend : «Moi un intellectuel ? Non, j’ai bien les pieds sur terre. Vous savez, je suis fait de paysans.» Le vieil homme raconte le syndicalisme, la politique et puis l’histoire des gens, de sa commune et de la région.

Terre de résistance. En 1972, il crée l’association de recherche sur le patrimoine Brayauds et Combrailles. Depuis, il la préside, édite des brochures, organise des expositions. Dès le début, il met les choses au clair : «Il ne faut pas se fier au religieux dans les légendes. Nos mythes sont plus anciens. Ils ont été récupérés par l’Eglise. Les moines sont venus évangéliser la population. Ils se sont installés près des anciens lieux de culte et les ont détournés.» La stratégie est courante. Mais ce territoire reculé a pu poser plus de difficultés. Renée Coupat poursuit : «Il fallait asseoir la religion dans des pays très proches de la nature, pétris de vieilles croyances en lien avec l’eau, la terre, le feu.» Les Combrailles, terre isolée, terre de résistance. Ernest Monpied a les yeux bleus qui vibrent : «Vous savez dans ces villages haut perchés, on a connu de fortes réactions communautaires jusqu’en 1945.»
Avec le temps, ces anciens récits sont ainsi devenus catholiquement corrects. L’ogresse de la Sioule finit par se repentir. A la recherche du pardon, elle couvre les alentours de ses bonnes œuvres. Dans les gorges de Chouvigny, le rocher du Bon-Saint s’est également adapté à l’histoire. Dessiné dans la montagne, un visage viril aux formes rocailleuses, un nez abrupt, deux yeux caverneux. Baptisé Bon-Saint par l’Eglise, le caillou serait en fait une offrande à la rivière Sioule et au dieu celtique, Taranis.

Chaos granitique. Taillées à mains d’homme ou modelées au fil des années, ces pierres à légendes sont nombreuses dans les Combrailles. Au début du siècle, une institutrice, mademoiselle Dimier, les a recensées. A partir de cette liste, Renée Coupat est partie à leur recherche. «Il m’en reste encore une dizaine à trouver.» Mais la tâche n’est pas facile. Avec le temps, ces sculptures ont parfois été ensevelies. Surtout, l’institutrice a pu les inventer. Car le granit, très présent dans la région, a l’art de conter des histoires. Il s’empile, se dresse, s’érode. Il s’habille de mousses, d’arbustes et s’érige en chaos granitique.
D’étonnantes formations dispersées dans le paysage, où comme dans les nuages, on peut rêver et créer son propre mirage. «Il ne faut pas avaler la présence de ces rochers gravés comme des couleuvres. L’institutrice, elle voyait du celtique, du mégalithique, du religieux partout !» objecte Ernest Monpied. Renée Coupat en est bien consciente. Mais ce recours à l’imaginaire constitue toute la magie de la quête. «Qu’il soit druide ou sorcier après un bon cocktail de datura, de bryone et de jusquiame [un trio de plantes hallucinogènes], chacun y voyait ce qu’il voulait.»

Aujourd’hui, une poignée de vacanciers a pris la relève des druides et des sorciers. A la tombée du jour, la lumière s’adoucit et les reliefs apparaissent. Dans les gorges de Chouvigny, des familles épient les falaises, à l’affût de visages fantomatiques et de visions magiques. Elles côtoient les randonneurs, les amateurs de bonne chère et les pêcheurs de truites.

Une poésie qu’il faut savoir trouver. «Ici tout est à gagner, rien n’est facile , confie Renée Coupat. Le touriste doit descendre de sa voiture, avoir une bonne carte et s’enfoncer.» Faute de quoi, le visiteur paresseux passera à côté. Il quittera le territoire soulagé d’en finir avec ses sombres bosquets et ses routes enlacées. Laissant à d’autres, moins pressés, les croque-mitaines, les ogresses et les fées.

Source : Libération
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