26 juin 2009 (Nouvelle Solidarité)
« La France se prépare à une grippe plus sévère à l’automne » titre Le Figaro en manchette aujourd’hui. L’article reflète une certaine prise de conscience du fait que nous n’assistons pas à une grippe usuelle et que des pans entiers des plans anti-pandémiques peuvent se révéler des lignes Maginot redoutables.
A l’heure actuelle, quatre aspects préoccupent les spécialistes. D’abord, le fait qu’en plein été, une période théoriquement peu propice à la grippe, le virus H1N1 a réussi à flamber à Paris en quelques jours. Les experts estiment qu’à l’automne entre 25 et 50% de la population pourrait être touchée. « L’hypothèse la plus plausible est la survenue d’une deuxième vague à l’automne avec un assez grand nombre de cas, du fait de la forte contagiosité de ce H1N1 », assure le Pr Patrick Berche (chef du service microbiologie à l’hôpital Necker de Paris) « Dans ce cas, l’épidémie sera difficile à contrôler pendant 8 à 10 semaines durant lesquelles il faudra probablement envisager des mesures d’isolement collectives », poursuit-t-il. C’est aussi le scénario auquel s’attend en Angleterre le Dr Liam Donaldson, directeur général de la santé, « avec des dizaines de milliers de nouveaux cas par semaine ».
Une fois qu’on fait le calcul, on comprend l’inquiétude. Si 30 millions de français attrapent une grippe saisonnière (dont le taux de mortalité est 1 pour 1000), cela fait déja 30000 morts. Mais si le taux de mortalité est deux ou trois fois plus élevé, comme c’est le cas pour la grippe A, il faut multiplier d’autant le nombre de décès.
En bref, dans un scénario catastrophe (mais hautement probable), on ne peut plus exclure la possibilité de 90000 morts d’ici l’automne et cela même avant toute mutation du virus pour l’instant peu virulent.
Comme souvent en France, on est prêt à gagner la dernière guerre pas la prochaine. Ainsi,le plan anti-pandémique, dont on ne peut pas remettre en question les grandes qualités, était prévu contre la grippe aviaire (H5N1), un virus très virulent (60% de mortalité), mais peu contagieux. Or, le H1N1 oblige d’imaginer rapidement un « plan B » pour une grippe peu virulente mais très contagieuse. Comme le note Le Figaro, « le passage de ce plan de la théorie à la pratique met d’ores et déjà en exergue des problèmes de logistique qui n’avaient pas été imaginés sur le papier. »
Exemple : « Lundi, à l’hôpital Necker, aux urgences pédiatriques, les cas suspects côtoyaient encore les patients atteints d’une toute autre maladie. Une telle situation ne devrait plus être possible », relate Le Figaro.
Jeudi, Roselyne Bachelot a annoncé dans ce sens une « évolution du plan pandémie grippale » et demande, contrairement à ce qui était prévu, que les généralistes soient au centre de la prise en charge. « La progression de la pandémie et l’augmentation du nombre de cas nous pousseront certainement à étendre, dans le courant de l’été, la prise en charge des patients en milieu ambulatoire » affirme-t-elle. Si les médecins généralistes sont envoyés en première ligne sur le front, les malades sont renvoyés en famille avec des masques et des instructions permettant (en théorie) d’éviter toute contamination.
En tout cas, toute cette affaire n’est qu’un triste aveu que nos hôpitaux, déjà saturés par d’autres pathologies, sont dans l’incapacité d’affronter une grande pandémie ou les victimes d’une catastrophe majeure.
Madame la ministre, avant de la voter, il fallait la lire, la loi Bachelot !
« La France se prépare à une grippe plus sévère à l’automne » titre Le Figaro en manchette aujourd’hui. L’article reflète une certaine prise de conscience du fait que nous n’assistons pas à une grippe usuelle et que des pans entiers des plans anti-pandémiques peuvent se révéler des lignes Maginot redoutables.
A l’heure actuelle, quatre aspects préoccupent les spécialistes. D’abord, le fait qu’en plein été, une période théoriquement peu propice à la grippe, le virus H1N1 a réussi à flamber à Paris en quelques jours. Les experts estiment qu’à l’automne entre 25 et 50% de la population pourrait être touchée. « L’hypothèse la plus plausible est la survenue d’une deuxième vague à l’automne avec un assez grand nombre de cas, du fait de la forte contagiosité de ce H1N1 », assure le Pr Patrick Berche (chef du service microbiologie à l’hôpital Necker de Paris) « Dans ce cas, l’épidémie sera difficile à contrôler pendant 8 à 10 semaines durant lesquelles il faudra probablement envisager des mesures d’isolement collectives », poursuit-t-il. C’est aussi le scénario auquel s’attend en Angleterre le Dr Liam Donaldson, directeur général de la santé, « avec des dizaines de milliers de nouveaux cas par semaine ».
Une fois qu’on fait le calcul, on comprend l’inquiétude. Si 30 millions de français attrapent une grippe saisonnière (dont le taux de mortalité est 1 pour 1000), cela fait déja 30000 morts. Mais si le taux de mortalité est deux ou trois fois plus élevé, comme c’est le cas pour la grippe A, il faut multiplier d’autant le nombre de décès.
En bref, dans un scénario catastrophe (mais hautement probable), on ne peut plus exclure la possibilité de 90000 morts d’ici l’automne et cela même avant toute mutation du virus pour l’instant peu virulent.
Comme souvent en France, on est prêt à gagner la dernière guerre pas la prochaine. Ainsi,le plan anti-pandémique, dont on ne peut pas remettre en question les grandes qualités, était prévu contre la grippe aviaire (H5N1), un virus très virulent (60% de mortalité), mais peu contagieux. Or, le H1N1 oblige d’imaginer rapidement un « plan B » pour une grippe peu virulente mais très contagieuse. Comme le note Le Figaro, « le passage de ce plan de la théorie à la pratique met d’ores et déjà en exergue des problèmes de logistique qui n’avaient pas été imaginés sur le papier. »
Exemple : « Lundi, à l’hôpital Necker, aux urgences pédiatriques, les cas suspects côtoyaient encore les patients atteints d’une toute autre maladie. Une telle situation ne devrait plus être possible », relate Le Figaro.
Jeudi, Roselyne Bachelot a annoncé dans ce sens une « évolution du plan pandémie grippale » et demande, contrairement à ce qui était prévu, que les généralistes soient au centre de la prise en charge. « La progression de la pandémie et l’augmentation du nombre de cas nous pousseront certainement à étendre, dans le courant de l’été, la prise en charge des patients en milieu ambulatoire » affirme-t-elle. Si les médecins généralistes sont envoyés en première ligne sur le front, les malades sont renvoyés en famille avec des masques et des instructions permettant (en théorie) d’éviter toute contamination.
En tout cas, toute cette affaire n’est qu’un triste aveu que nos hôpitaux, déjà saturés par d’autres pathologies, sont dans l’incapacité d’affronter une grande pandémie ou les victimes d’une catastrophe majeure.
Madame la ministre, avant de la voter, il fallait la lire, la loi Bachelot !
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