Un jour, Gabriele Schultze a annoncé à sa famille qu'elle voulait rendre visite au Pape. Elle est réapparue douze ans plus tard, en Suisse, dans les bois où elle vivait en ermite.
Après une plongée de douze années dans la vie sauvage, la «dame de la forêt» est revenue à la civilisation. Sa sœur Simone Lau avait renoncé à tout espoir de revoir vivante Gabriele Schultze, disparue du jour au lendemain, sans explications et sans plus jamais donner de nouvelles à sa famille, en février 1997. Gabriele a accepté de sortir de la forêt de ­Bollingen, près de Berne en ­Suisse, où elle vivait recluse depuis un an, pour rentrer en Allemagne avec sa sœur. Le mystère entourant les raisons de son geste intrigue les médias outre-Rhin : est-elle porteuse d'un message pour la société allemande, frappée par la crise ? Ou s'agit-il d'une simple illuminée ?

Gabriele Schultze, 52 ans, avait dit vouloir rendre visite au Pape au Vatican, avant de disparaître sans laisser la moindre trace. Laissant derrière elle un fils et une fille adolescents, elle a quitté sa ville de Belzig dans le Brandebourg (ex-RDA), traversant à pied la France, l'Italie, l'Autriche et la Suisse. Elle a été retrouvée par des promeneurs dans la forêt de Bollingen, où elle vivait en ermite dans une cabane de fortune construite de ses mains : trois planches de bois posées sur des bûches et un parapluie multicolore faisant office de porte. La faible hauteur sous plafond 80 cm la contraignait à vivre recroquevillée. Depuis la fin du mois de décembre, la température n'était pas remontée au-dessus de zéro. Gabriele se réchauffait tant bien que mal avec des couvertures en plastique et en faisant du feu.
En bonne santé, mais fragile, elle ne possède rien d'autre que ce qu'elle porte sur elle : une parka verte élimée, un jean et des baskets. Toujours coiffée de son bonnet en laine, son visage émacié affiche un large sourire découvrant sa dentition meurtrie face aux journalistes, qui la harcèlent de questions. Elle a survécu en récupérant de l'eau dans les fermes et des aliments périmés dans les poubelles des magasins, principalement des saucisses et des soupes qu'elles réchauffaient sur son feu.
«Je ne suis pas folle»
Pourquoi a-t-elle abandonné la civilisation ? «J'avais une raison concrète, dont je ne veux plus parler, répond Schultze, surnommée la «dame de la forêt» par les médias. Vivre dans les bois, c'est exactement ce qu'il me fallait. Je suis sortie de la circulation. Je ne me suis jamais ennuyée. Pendant douze ans, rien ne m'a manqué. J'étais trop affairée.»
En quittant les bois, elle avait évoqué dans ses premières conversations après des années de solitude, une «mission» à remplir. Elle avait dénoncé les «hérétiques», en rappelant qu'elle avait reçu une éducation «catholique». Ses propos avaient laissé planer un doute sur sa santé mentale. «Je ne suis pas folle, se défend-elle aujourd'hui. Vous vous méprenez. Je n'ai pas de problèmes avec les hommes non plus. La forêt ne me manquera pas, mais j'aurais pu tenir plus longtemps encore.»
Gabrielle a longuement serré sa sœur dans ses bras lors de retrouvailles émouvantes, dans une auberge de Bollingen. Après une douche chaude, elle s'est attablée devant une soupe de boulettes de moelle, sa préférée, et un wiener schnitzel. Elle va rentrer dans le Brandebourg avec sa sœur, chez qui elle habitera en essayant de retrouver une vie ­normale.
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