Mystérieuses observations par des soldats indiens

Des unités de l’armée indienne et de la police des frontières indo-tibétaine (ITBP) ont signalé des objets volants non identifiés (OVNI) dans la région du Ladakh ( Jammu et Cachemire). Une unité ITBP basée à Thakung, à proximité du lac Pangong Tso, a rapporté cette année plus de 100 observations d’objets lumineux entre le 1er Août et le 15 Octobre. Dans les rapports envoyés en Septembre à leur siège de Delhi, et au bureau du premier ministre (CPM), ils ont décrit des observations d’ “objets non identifiés” lumineux, de jour comme de nuit.

Les sphères jaunâtres semblent décoller de l’horizon du côté chinois et traversent lentement le ciel pendant trois à cinq heures avant de disparaître. Ce n’étaient pas des véhicules aériens sans pilote (UAV), des drones, ou des satellites sur orbite basse, selon des responsables de l’armée qui ont étudié les photos floues prises par l’ITBP.

Les observations des drones sont vérifiées et enregistrées séparément. Ainsi l’armée a-t-elle signalé 99 observations de drones chinois entre Janvier et Août de cette année: 62 observations ont été rapportées dans le secteur ouest, la région du Ladakh, et 37 dans le secteur est de l’Arunachal Pradesh. Trois de ces drones ont fait des intrusions dans le territoire revendiqué par l’Inde, le long des 365 km de frontière avec la Chine au Ladakh, et contrôlé par l’ITBP.

Ces lumières mystérieuses ont été aperçues avant au Ladakh, une zone aride de 86,000 km carrés, fortement militarisée, coincée entre le Cachemire sous occupation Pakistanaise et l’Aksai Chin sous occupation chinoise. Les observations persistantes, réalisées cette année par l’ITBP, inquiètent le 14ème corps d’armée basé à Leh. L’ITBP, n’a pas répondu au questionnaire détaillé d’India Today.

En Septembre, l’armée a déplacé une unité radar mobile et un analyseur de spectre qui capte les fréquences émises par un objet, au sommet d’une montagne près du lac Pangong qui s’étale en forme de ruban sur 160 km de long, et qui sépare l’Inde et la Chine. Le radar n’a pas pu détecter l’objet qui a été suivi visuellement, ceci indiquant qu’il n’était pas métallique. L’analyseur de spectre n’a pas pu détecter un seul signal émis par l’objet. L’armée a également envoyé un drone de reconnaissance en direction de l’objet, mais sans résultat. Le drone a atteint son altitude maximale, mais a ensuite perdu de vue l’objet volant.

À la fin Septembre de cette année, une équipe d’astronomes de l’Observatoire indien de Hanle, à 150 km au sud du lac, a étudié les phénomènes atmosphériques pendant trois jours. L’équipe a repéré les objets volants mais n’a pu établir de façon indiscutable leur nature. Les membres de l’équipe ont cependant dit que les objets étaient “non célestes”, et ont exclu météores et planètes. Les scientifiques disent cependant que la géographie et la démographie particulièrement clairsemée de la grande chaîne himalayenne, qui sépare la vallée du Cachemire depuis le Ladakh, se prête à des observations inhabituelles.

«La région est enneigée en hiver, elle possède peu de routes et est l’un des endroits les plus isolés de l’Inde», explique Sunil Dhar, géologue au Collège d’études supérieures du gouvernement à Dharamsala, et qui a étudié les glaciers de la région depuis 15 ans. OVNI Pourtant, aucun des experts de l’Organisation nationale de la recherche technique en renseignement (NTRO) et de la recherche et du développement pour la défense (DRDO), n’a été en mesure d’identifier les objets. Cela a causé un embarras plutôt que de la peur dans l’établissement.

“Quelque chose est manifestement erronée, si nos ressources scientifiques combinées ne peuvent expliquer ces phénomènes», indique un responsable supérieur de l’armée à Delhi.

Des responsables du renseignement disent que ces objets pourraient être une opération psychologique orchestrée par la Chine, ou des sondes sophistiquées qui tentent de sonder les systèmes de défenses de l’Inde au Ladakh. “Nous ne pouvons pas ignorer ces observations. Nous devons analyser quelles nouvelles technologies pourraient bien avoir été déployé là-bas”, a déclaré l’ancien Maréchal de l’Air (à la retraite) PV Naik. En 2010, l’IAF (Indian Air Force) a vérifié et rejeté la possibilité que les observations de l’Armée soient le fait de lanternes chinoises.

Les observations d’OVNIS ont été endémiques au Ladakh au cours de la dernière décennie. À la fin de 2003, le 14 Corps a envoyé un rapport détaillé sur les observations des objets lumineux au siège de l’armée. Des troupes en poste le long de Siachen avaient vu des lumières du côté chinois. Mais les rapports sur de tels phénomènes prêtent souvent au ridicule. Lorsque le sujet fut abordé, lors d’une présentation par le commandement nord de Leh, le général NC Vij qui était alors chef de l’armée avait rejeté avec colère les rapports comme étant des hallucinations.

Les scientifiques disent que les objets mystérieux ne proviennent pas nécessairement de l’espace. “Il n’existe aucune preuve que les ovnis soient d’origine extra-terrestre”, a dit l’astrophysicien réputé Jayant Narlikar. “Impliquer une nature extra-terrestre relève de la fantaisie, pas des faits” a-t-il dit.



Il n’y a cependant pas encore d’explication pour ce qui est censé être la plus significative observation d’OVNI, dans la région de Lahaul-Spiti à moins de 100 km au sud du Ladakh en 2004. Un groupe de cinq géologues et glaciologues dirigée par le Dr Anil Kulkarni du Centre des applications spatiales (ISRO) à Ahmedabad, étaient en expédition scientifique à travers la vallée stérile de Tapu Samudra . Ils ont filmé une forme de 4 pieds de haut, ressemblant à un grand robot, qui marchait le long de la vallée, à 50 m d’eux. L’objet humanoïde a ensuite rapidement pris son envol et a disparu. La rencontre a duré 40 minutes. Il a été vu par 14 personnes, dont six scientifiques. Kulkarni a ensuite interrogé chaque membre de l’expédition séparément pour vérifier ce que l’équipe avait vu. Des copies de son rapport détaillé ont été distribuées aux membres du cabinet du premier ministre, l’ISRO, l’armée et plusieurs agences de services secrets. Kulkarni a conclu que son équipe n’avait pas vu un phénomène naturel. L’affaire a été enterré peu après. Sunil Dhar, qui faisait partie de l’expédition 2004, a déclaré que son observation de l’objet non identifié a été une expérience inoubliable. Les habitants, dit-il, ont rapporté les observations d’objets mystérieux depuis de nombreuses années. Ce sont des mystères non résolus qui méritent une étude plus approfondie, a-t-il dit.

En restant inexpliquées, les observations du Ladakh risquent de basculer dans la fissure qui sépare science-fiction et réalité.