Des chercheurs ont créé un cervelet artificiel

Des chercheurs ont remplacé le cervelet d'un rat, cette zone du cerveau chargée de la coordination des mouvements, par une puce électronique. Laquelle a été capable de coordonner une action motrice, tout comme un cervelet.
Ces dernières années, plusieurs laboratoires ont réussi à élaborer des puces électroniques capables de prendre en charge certaines des fonctions du cerveau. L'objectif ? Mettre au point des implants capables d'aider des patients cérébrolésés, voire possédant des prothèses.

Toutefois, ces expériences se caractérisaient jusqu'à présent par un flux d'information à sens unique, allant de l'organisme à l'implant électronique, ou bien de l'implant à l'organisme. Par exemple, en 2003, Strategies for Engineered Negligible Senescence (Cambridge, Grande-Bretagne) un implant cérébral capable non seulement de recevoir des signaux de l'organisme, mais aussi de lui en envoyer..

L'implant du neurologue Matti Mintz a été conçu dans le but d'assumer les fonctions analogues à celles du cervelet, cette zone située à l'arrière de notre cerveau chargée de coordonner nos mouvements.

Pour y parvenir, le chercheur a d'abord observé le fonctionnement d'un vrai cervelet, étudiant notamment la façon dont il reçoit et transmet les messages au corps. Puis, en s'aidant de ses observations, il a conçu un implant fonctionnant de façon analogue.

Il a alors fallu tester l'implant ainsi conçu. Pour ce faire, le neurologue a réalisé une expérience étonnante. Il a d'abord soumis un rat anesthésié, dont le cervelet avait été remplacé par son implant électronique, à une séquence de deux évènements répétés un grand nombre de fois : tout d'abord une sonnerie, puis un bref souffle d'air parvenant dans l'oeil du rat. Le but ? Conditionner le rat pour qu'il ferme sa paupière à chaque sonnerie, avant même l'arrivée du souffle.

Au cours de la première phase de l'expérience, Matti Mintz a désactivé l'implant électronique. Résultat ? Il a été impossible de générer chez le rat ce fameux mouvement de paupière. Puis Matti Mintz a activé l'implant. Au bout de quelques essais, le rat a fini par abaisser la paupière à chaque sonnerie. Un résultat qui montre que l'implant électronique de Matti Mintz a bel et bien assumé les fonctions motrices ordinairement dévolues au cervelet.

Qui plus est, cette expérience montre qu'il est possible de concevoir des implants électroniques capable de recevoir un signal en provenance de l'organisme (ici, la perception d'une sonnerie), mais aussi d'émettre en retour un autre signal à destination de l'organisme (ici, l'ordre de fermer la paupière).

Si cette expérience peut sembler quelque peu cruelle (pour le rat), elle constitue donc aussi une avancée majeure dans les travaux menés sur les implants cérébraux, dont le but reste bien évidemment de produire des outils capables d'améliorer le quotidien des patients cérébrolésés.

Prochain objectif pour le neurologue : mettre au point un implant électronique capable de diriger une série de plusieurs mouvements, et non plus un mouvement unique.