Quatre églises médiévales à Saint-Légier-La Chiésaz

Une succession de quatre églises médiévales et des constructions antérieures remontant au Haut Moyen Age ont été mises au jour sur le site de l'ancienne église de Saint-Légier-La Chiésaz.

Des fouilles archéologiques, entreprises en 2007 sur un terrain ne mesurant que 270 m2, vont se poursuivre durant l'été.

La parcelle est une donation d'un habitant du village à la commune afin d'y créer un lieu de mémoire dédié à Saint-Léger. L'évêque d'Autun a été décapité en 679, soit durant la période du Haut Moyen Age. Il fut, peu après sa mort, vénéré comme martyr et son culte s'est répandu dans tout le royaume franc, a précisé mercredi la chancellerie vaudoise.

L'existence de l'église Saint-Léger était connue par quelques mentions historiques, dès 1228, mais sa localisation précise n'avait pas été établie jusqu'à la réalisation de sondages par l'Archéologie cantonale. Malgré la petitesse de la surface, les recherches ont été riches en informations sur les églises médiévales qui se sont succédé sur le site.

Les fouilles se poursuivront cet été et se concentreront principalement sur les vestiges les plus anciens. Elles devraient permettre d'affiner la chronologie relative des constructions et d'en préciser le plan et la fonction.

Quatre églises médiévales et des vestiges antérieurs sont mis au jour sur le site dédié à saint Léger. Les historiens sont aux anges.

Pour André Guex, habitant de Saint-Légier, la «légende» est devenue réalité: saint Léger, évêque d’Autun, a bel et bien laissé son empreinte dans le bourg des hauts de Vevey. Le Tyalo avait défié ce mythe en engageant, il y a plusieurs années, des recherches sur l’origine de son village.



Non sans un pressentiment, il avait ensuite acheté puis offert à la commune une parcelle où il souhaitait voir créer un lieu dédié au saint qui a donné son nom à la localité. Et lors d’une intervention récente des archéologues du canton une succession de quatre églises médiévales ainsi qu’un ensemble de vestiges antérieurs ont été reconnus. «Une datation au radiocarbone situe une des constructions entre les années 690 et 900, précise Valentine Chaudet, archéologue. Ce qui nous incite à mettre ces vestiges en relation avec un édifice primitif dédié à saint Léger.» Or Léger a été décapité en 679 en France.



Ces découvertes contribueront à enrichir l’histoire communale, mais aussi, sur le plan régional, la connaissance de l’implantation des édifices chrétiens en milieu rural et leur développement en relation avec la création des paroisses. Professeur d’histoire médiévale, Jean-Daniel Morerod est aux anges: «C’est magnifique: les archéologues nous offrent là des tranches de passé d’un demi-millénaire. Car les historiens n’ont pas de source écrite sur le haut Moyen Age dans le canton.»